| Petits One-Shots d'une Vague | |
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Invité | Sujet: Petits One-Shots d'une Vague Mar 30 Oct - 19:45 | |
| La prise de parole n’étant absolument pas mon fort, je vous laisse directement aux lectures. En espérant simplement qu'ils plaisent. ^^ Nouvelle sans fandom : Comment te le dire ? - Spoiler:
Comment commencer cette lettre, je l'ignore. Un simple "Bonjour" pourrait faire l'affaire. Mais cela me parait si peu pour une personne telle que toi. Alors pardonne moi pour cette impolitesse.
Je ne sais vraiment pas par quel bout commencer. Cela fait si longtemps que je te connais que je pourrais maintenant dessiner les traits de ton visage les yeux fermés. D'ailleurs, cela me fait repenser à la première fois où nous nous somme rencontrés. La première chose qui m'a frappé chez toi, c'est ton visage. Voyant que je t'observais, te décryptais, tu es venu à ma rencontre. Quand je repense à cet épisode de ma vie, j'ai la vague impression que ce n’était qu'hier.
Quant à ton premier contact sur ma peau, il m'a fait ressentir un grand choc électrique, j’étais comme figée sur place. Ce jour là, je ne me sentais pas très bien pour cause de problèmes familiaux. Et tu étais là, tu l'as remarqué malgré mes cachoteries. Ce jour-là, tu m'as enlacée pour la première fois dans tes bras. Ils n’étaient pas musclés, certes. Mais une douceur infiniment grande m'a enveloppée, comme une mère berçant son nourrisson après un cauchemar. Ça, je ne l'oublierais jamais.
Par la suite, mon regard ne pouvait plus croiser le tien sans s'en détourner, tellement mes joues s'empourpraient. Aujourd'hui encore, cela se produit régulièrement. L'as-tu déjà remarqué ? Est-ce pareil pour toi ?
Depuis quelques temps, tu es devenu mon modèle. Ta grande sympathie et ton immense générosité font de toi un ami exceptionnel et rare. Tu n'es pas une personne comme les autres. Tu es très différent et c'est cette différence que j’apprécie le plus chez toi. Tu m'as tant donné et tu m'en donnes toujours plus avec le temps qui passe. Je ne voudrais pas que cela reste à sens unique éternellement. Je voudrais que tu reçoives quelques chose de ma part à ton tour.
Voilà donc venu le fin mot de cette histoire. Cela fait très longtemps que je voulais te le dire mais le courage ne m'est jamais venu, d’où le fait que tu tiennes cette lettre entre les mains aujourd'hui. Et si tu lis jusqu'au bout, c'est qu'au fond, mes sentiments et les tiens ne sont pas si différents. Voilà donc les mots, ces mots si difficiles à écrire lorsqu'il s'agit d'une première fois :
Je t'aime.
Sache que même si ta réponse, vocale ou écrite, est négative, je serais toujours là, à rester ton amie qui te souhaite tout le bonheur du monde.
A toi mon ami. Avec tout mon amour.
Nouvelle sans fandom : Et si... - Spoiler:
Un profond malaise s’était installé en elle.
Pourquoi ? "Je ne sais pas..." eut-elle envie de dire. Pourtant, ces mots restèrent coincés dans sa gorge. Ils ne pouvaient guère franchir ses lèvres, sa conscience ne voulait pas les lui faire prononcer. L’œil inanimé, la bouche entrouverte, elle restait plantée là, assise dans son coin. Pourtant, la pièce était bien assez grande pour qu'elle puise s'y mouvoir sans soucis. Les jambes repliées sur son torse, le menton sur les genoux, c'est à peine si on la remarquait. Et cette situation l'arrangeait aussi bien qu'elle la perturbait en cet instant. Autant elle avait connu la solitude dans ses jeunes années, autant elle lui paraissait lourde au moment présent.
Pourquoi ? "Je le sais !" hurlait son être. Que trop rarement par le passé elle avait réussi à mettre une définition sur le mot "Amitié". Et voilà que, quelques mois auparavant, elle y était finalement parvenu, tissant un lien solide avec ce nouvel ami. Ce lien tenait-il encore ? Elle ne pouvait réellement le savoir. Peut-être venait-elle de le briser définitivement. Elle ne pouvait qu’espérer que cette réponse soit négative. Car jusque-là, seul le silence avait répondu à son incompétence pour ce qui est de remonter le moral. Un mot, un seul, lui revint en mémoire. "Associable" lui avait-on dit un jour. D'ailleurs, elle y croyait en ce jour, venant de laisser passer sa chance. Et désormais, elle n'osait plus. Elle n'osait plus lui envoyer le SMS qui lui permettrait peut-être de pouvoir s'excuser et, plus encore, soutenir celui qu'elle considérait encore comme son ami, son petit frère de cœur. Était-ce toujours réciproque ? Elle avait peur de sa réaction. Elle avait peur de le froisser de nouveau. Pourtant, elle désirait lui montrer à quel point elle regrettait ses paroles, son dernier message en particulier...
Et si ? Suivant son instinct, elle se redressa avec difficulté avant de partir dans sa chambre. Une fois dans celle-ci, elle se dirigea instinctivement vers son bureau ou elle s'installa. Ouvrant un tiroir, elle en extirpa un stylo et une feuille. Et, à partir de là, sa main commença à se mettre en mouvement, donnant la parole à son cœur.
Nouvelle sans fandom : Poison - Spoiler:
Arriver dans un nouvel établissement en plein milieu de l'année représente un grand défi de solitude. Devenir un caméléon, impossible en vue de mon physique avantageux. Bon, Zaïna, concentre-toi sur ton assiette de pommes-de-terre. De toute façon, ils ne savent servir que ce plat dans les cantines. Ma concentration dépassa tellement les limites du naturel que je ne sentis pas cette main peigner mes cheveux. Je pivota vivement et je le vis : un dénommé Lloyd. Nous nous présentâmes l'un à l'autre et papotâmes jusqu'à la sonnerie. Avant de disparaître dans le flot d'élèves, il m'invita à le rejoindre à la fin des cours afin de me faire visiter tous les recoins du lycée. Ce que j’acceptai pour cause d'une navigation dans l'espace des plus décevantes.
Content de lui, heureuse de moi, je m'en retourna me préparer dans ma chambre d'internat à la fin de la journée. Robe sexy, cheveux noués en chignon, parfum de jacinthe et surtout appareil dentaire discret. Le hasard ne pouvait s'immiscer dans ce genre de situation. Même mon cœur battant le tam-tam ne pouvait me faire reculer. Je me rendit au grand hall, notre point de rendez vous où il m'attendait tranquillement. Il sourit et me lança une flatterie en me voyant déambuler jusqu'à lui. Et nous entamâmes notre ronde. Dans un petit couloir sombre, il stoppa devant un petit local scellé au cadenas. Il sortit une clef de sa poche avant de me donner accès à son jardin secret. Il attendit que je rentre et claqua la porte violemment.
Pas possible ! Mes pensées s'avéraient donc exactes ? Il ne me restait plus qu'à patienter avant de suffoquer ? Mes yeux s'embuèrent de flou. Ma langue décoinça un petit sachet d'en dessous de mon palet. Son visage éburnéen s'approcha dangereusement du mien. M'attrapant au menton, il commença à m'embrasser, perçant le plastique de poison par la même occasion.
Ainsi débute et se clos ma scolarité : un repos éternel qui éclairera nos vies à jamais...
Nouvelle sans fandom : Connexion - Spoiler:
- Approche ton oreille. C'est pour te dire un secret.
Cette phrase venait de franchir ses lèvres, m'ôtant un sursaut de surprise. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle prenne la parole ainsi, au beau milieu de cette clairière. Je la regarda avec des yeux ronds, déclenchant son petit rire qui lui était si typique : à la fois doux et cristallin, j'aimais à écouter ce petit glas de joie. Me faisant un petit clin d'œil, elle m'intima de nouveau à m'approcher d'elle. Ce que je fit. Et prenant sa voix discrète, elle me susurra : - C'est la dernière fois que nos chemins se croisent ici.
Ma tête recula vivement et mon regard croisa le sien. Autant il devait régner incompréhension dans le mien, autant le sien chatoyait d'une lueur vive, un sourire venant ajouter une illumination sur son visage. Si cela n'avait tenu qu'à ces détails, je l'aurais surement décrite comme un ange tombé du ciel. Cependant, les traits dessinant ses contours me la faisait percevoir tel un félin prêt à bondir. Je devenais sa proie. Pourtant, on se connaissait depuis des années, je pensais la connaitre par cœur... Je me trompais !
De sa gracieuse voix habituelle, elle me dit : - Tu peux reculer de deux pas, que je puisse garder une image de toi gravée au plus profond de moi.
Si cela pouvait être sa dernière volonté avant son départ, qui me paraissait bien mystérieux, je le ferais. Et je m'exécuta... mais ne pu aboutir totalement à sa requête, un arbre s'étant mis au travers de ma route. Alors que je commençais à retourner de l'avant, elle se mouva vers ma position, m'enlevant toute possibilité de fuite. Je ne savais plus comment réagir, je ne la comprenais plus. Nos regards se croisèrent, mon cœur fit un bond dans ma poitrine. Ses yeux ne possédaient plus cette lueur angélique. Ni la flamme ardente qui émanait de son corps quelques instants auparavant, d'ailleurs. Ils s'humidifiaient, des perles se formant en leurs coins. Elle ressemblait à une enfant profondément triste, le sourire en plus. Elle donnait envie de la prendre dans ses bras, qu'on la rassure et la console. Mes mains commencèrent à se diriger cers ses fines quand elle les stoppa. - Pourquoi ? lui demandais-je simplement. - Pardonne moi.
Et sans me laisser le temps de répliquer, ses lèvres vinrent à la rencontre des miennes. De surprise, j'essaya vainement de reculer d'un pas, ne faisant qu'appuyer un peu plus mon dos sur le tronc. Cette peur soudaine laissa cependant rapidement place à une réponse de ma part. Glissant mes doigts le long de ses bras, je les entrelaça avec les siens. La magie opéra, rendant l'instant bien plus doux qu'il n'avait commencé. Moment féérique, flash inoubliable. Des étoiles scintillaient devant mes paupières fermées. Je me laissais guider par mon instinct, cet instinct si hermétique depuis tant d'années sur lequel je pouvais désormais mettre un nom : l'Amour.
Combien de temps avions nous passé ainsi, je n'en sais rien. Je sais juste qu'elle commençait à desserrer l'étreinte qui nous liait ensemble. J'en fit de même, la laissant reprendre son souffle. Mais, au lieu de réattaquer comme au tout début, elle se délia totalement de moi. Malgré cela, mon cœur continuait à battre la chamade à la manière d'un oisillon prenant pour la première fois son envol. Dans un accord parfait, nous redressâmes nos regards l'un vers l'autre, projetant nos pupilles au plus profond de l'autre. Enfin, je la comprenais, je possédais la capacité de parcourir les lignes de son visage comme un livre ouvert. Il devait en être de même pour elle.
Tel un être céleste, elle s'éloigna de moi dans un bond d'une beauté à couper le souffle. Et un sourire triste logea son ovale de séraphin. Il le fallait donc maintenant ? Elle devait partir après cette magie éternelle. Je lui répondis par un timide étirement de mes lèvres. - Adieu.
Ce mot simple résonna en chœur dans la mélodie de nos voix entremêlées. Elle finit par se retourner. Et elle avança sans possibilité de retour. C'est ainsi que, sous les pleurs de la lune formant une fine pluie, je me lova au creux de l'arbre et m'endormis...
- - - - - -
- ...eille-toi ! Mais réveille-toi, bon sang ! Le cours est terminé !
Grommelant quelque chose dont même moi ignorait la signification, j'entrouvris mes orifices oculaires, laissant passer un fin halo de lumière. Me redressant de ma chaise, j'entama le voyage vers ma prochaine destination. Vous pensez quoi, qu'une vie de terminale est chose simple ? Détrompez-vous ! Surtout quand on sort d'un concert qui a duré jusqu'à trois heures du matin. Et quelle partie de plaisir quand on doit traverser une horde de cinq cents adolescents aussi furieux les uns que les autres, ce d'un bout à l'autre du lycée (trop facile sinon...). Une fois ce parcours du combattant terminé, je m'installa vite fait à ma place, roupillant aussitôt.
Miraculeusement, je me réveilla sas l'aide de personne en plein milieu du cours. C'est à ce moment là que le directeur décida de se pointer à l'improviste. D'un geste, il attira notre attention à tous. Rien de bien compliqué, jusque là. Je failli cependant avoir un rejet lorsqu'il invita un nouvel élève à passer le pas de la porte... où plutôt la nouvelle ! Mon teint vira brusquement au rouge tomate. C'était elle, la même que dans on rêve datant de moins d'une heure. Mon cœur fit à nouveau un looping lorsqu'il lui désigna la place se situant à mes côtés. Cette fois, je ne m'endormirais plus : je ne pouvais tout simplement pas en croire mes yeux. D'ailleurs, à son passage et durant ce qu'il restait de l'heure, je sentis les siens me détailler de long en large... Impression des plus inconfortable, croyez-moi.
La sonnerie retentit enfin. Je commençais à me lever lorsqu'elle attrapa la manche de mon pull : - Monsieur, pourrions nous rester dans la salle, s'il vous plait ?
Je rêve ou elle me désignait du doigt ? De panique, je ne me rendais pas compte que je hochais positivement de la tête... Ce que je ne compris que trop tard. - Vu que vous êtes nouvelle dans notre établissement, je vous accorde cette autorisation. Je présume qu'il s'agit d'une initiative de votre part afin de vous familiariser avec le lycée ? - Bien sur, monsieur. Merci beaucoup.
Il sortit de la pièce, fermant délicatement la porte. Nous étions désormais face à face, elle et moi, nous observant tour à tour avec une profonde curiosité. Ainsi s'écoulèrent de longues minutes sans que mot ne soit prononcé. Silence que je brisa d'une petite voix : - Pourquoi m'avoir choisit ? - Pour plusieurs raisons, entama t-elle d'un ton chantonnant. Premièrement, l'ignorance, c'est pas jolie-jolie. Deuxièmement, ça m'a un peu vexée car troisièmement, on se connait déjà.
Ponctuant sa citation d'un petit clin d'œil, elle se leva et s'approcha de l'être totalement éberlué que je représentais actuellement. Ainsi donc, elle connaissait l'existence de ce rêve... Ma tête s'affaissa brusquement entre mes mains. Je ne comprenais absolument plus rien. De longs doigts vinrent se glisser sous mon menton, m'obligeant à redresser le regard.
Là se créa une connexion entre elle et moi. Un lien incassable, inébranlable. Cela relevait de la magie, je ne voyais pas d'autre issue. Contemplant mon air ébahi, elle se mit à lire légèrement. Et, de son habituel timbre cristallin, elle me dit : - Sois bienvenue dans mon monde, Camille.
NB : Camille est un prénom mixte. C'est donc à vous de décider.
One-Shot Pokemon : La magie d'une soirée - Spoiler:
-Oui, bravo Pikachu ! Et maintenant... Pokéball, go !
Je regardais la machine de capture bouger, comme à chaque fois qu'il capture un nouveau compagnon. Mais comparé aux autres fois, je sentais qu'il se devait de réussir. N'importe qui aurait compris cela rien qu'en observant la vive flamme qui illuminait ses yeux. Jamais mes sens n'avaient été mis à si rude épreuve pour une simple capture. J'en avais pourtant assisté à un grand nombre.
La lumière s'immobilisa enfin, la pression accumulée s'effaçant avec elle. Son hurlement d'euphorie déchira le silence de cette plage déserte. Quant à moi, je pus désormais souffler de répit. Qu'est-ce qu'il ne ferait pas pour cette fille ? Il est vrai que je l'appréciais mais lui l'adulait depuis qu'ils s'étaient dit ce qu'ils pensaient l'un de l'autre. Ce jour là, j'ai failli sortir le mouchoir qu'il garde toujours dans sa poche, un mouchoir qu'elle lui avait offert alors que nous pensions tous ne jamais nous revoir.
Le rideau rouge s'abaissait lentement sur la cristalline onde salée. La fatigue commençait à faire peser son poids sur nos paupières. Pourtant, rien ne le détournait de son objectif : il dessinait d'une main experte des courbes manuscrites destinées à lui faire plaisir, comme il le disait lui-même. Vu sa sensibilité, elle ne pourrait y résister longtemps. Lui, tout comme moi, en étions certains. C'était clair comme de l'eau de roche.
La nuit eut fini de revêtir son costume étoilé lorsque la lettre fut remplie et finie d'écrire. Il la relut une dernière fois pour être sur qu'elle soit fin prête. D'un air satisfait, il la plia, l'enfila dans l'enveloppe avec un soin infini, humecta le rabat et enferma complètement le morceau de papier. Désormais, la marche arrière lui était impossible. Sa main se posa sur moi, me faisant légèrement sursauter. Mon regard croisa le sien : je pouvais sentir que sa détermination quittait petit à petit son esprit à mesure que le moment inéluctable approchait. Sa peur l'emportait sur sa bonne humeur alors que minuit approchait.
-Pourquoi me suis-je embarqué sur cette galère, Pikachu ? Pourquoi il a fallu que je fasse tout ça ? Est-ce que ça va lui plaire au moins ? -Pika. Pikachu, Pi. (Je suis sur que ça va lui plaire !) -Merci Pikachu.
Notre amitié durait depuis si longtemps que la barrière linguistique ne nous posait aucun problème. Il comprenait parfaitement ce que je disais et ses pensées représentaient pour moi un livre dans lequel il m'était simple de lire. Bien plus facile en tout cas que ce drôle d'ordinateur portable que les humains appellent « Pokédex ». En y repensant, c'est peut-être pour cela qu'il n'avait pas tenu à lui acheter quoi que ce soit, si ce n'est la Pokéball. Les machines ne possédaient ni de sentiments ni d'esprit comme pouvait en posséder un Pokémon ou même du papier retranscrivant les pensées des humains. Il me suffisait d'observer la Team Rocket s'envoler à cause de leurs engins.
Seuls ses bruits de pas crissant sur le sable et les vagues s'échouant à ses pieds rompaient le silence de cette nuit illuminée par l'astre d'argent. Les milles et une étoiles brillantes du ciel nocturne s'accordaient parfaitement au tableau. Une sentiment de bien-être nous envahit alors tout les deux. Que ce tableau apaisait nos âmes tourmentées (enfin, surtout son âme à lui). J'aurais pu m'endormir sur son épaule qu'il ne s'en serait pas aperçu. Mon impatience pour la suite des évènements me tenait cependant les yeux grands ouverts. Je voulais absolument connaître ce qui allait se passer après ce répit sur la plage.
Sa marche s'arrêta brusquement, ce qui eu pour effet de me faire sursauter. Après un rapide retour à mes esprit, je sauta sur le sable tendre. Une ombre se formait à l'orée du bois, je l'apercevait nettement. Mais sa forme ne ressemblait que vaguement à une menace. Pas pour moi, pour lui. Mes sens en alerte, je reconnu le bruit des battements de son cœur affolé, de ses membres tremblants et de sa difficile déglutition. Sa panique se ressentait dans chaque parcelle de son corps, dans chaque cycle de sa respiration. Malgré la distance, il l'avait reconnu ! Elle était venue nous chercher ! Je retourna m'installer sur mon perchoir. Je tenais à le soutenir, lui dire que la panique ne servait à rien et qu'il devait se ressaisir rapidement. Ce qu'il comprit. Il me caressa entre les deux oreilles et s'avança vers celle qu'il aimait, l‘air plus assuré.
Arrivé à quelque mètres d'elle, il s'immobilisa : ce qu'il voyait à terre le fit tressaillir. Sa compétence de dresseuse lui permettait de capturer des Pokémons à elle aussi. Et ce Lovdisc permettait de dire qu'elle n'avait pas passer son après-midi bien au chaud dans le centre Pokémon. Mais pourquoi ses conseils disparaissaient à la trappe quand il lui demandait de rester tranquille ?
-Sacha, pourquoi ? Ou étais-tu, que faisais-tu, as-tu eu des problèmes ? Sacha, si tu savais, je me suis fait un sang d'encre. Pourquoi aujourd'hui ? Pourquoi ?.... -Ne m'en veux pas, Ondine. Je sais que mes excuses ne servent à rien mais laisse moi t'expliquer.
Elle fondit en larmes et vint se loger dans les bras de mon dresseur, sa tète sur l‘épaule libre du jeune garçon. Son intuition la conduisait-elle vers la vérité ? Personne ne savait. Pas même lui.
Les deux tourtereaux restèrent ainsi pendant un moment que le temps ne pourrait reprendre un jour. La magie de l'instant fit sécher les larmes de la jeune fille. Ils desserrèrent enfin leur étreinte au moment ou les douze coups de minuit retentirent du haut de l'horloge du village voisin. Son sang trépigna dans ses veines. Ce qui se vit à l'extérieur de sa chair, mettant Ondine mal à l'aise. C'est alors que son regard s'abaissa vers la main de l'adolescent. A la vive lueur visible dans son regard, je compris que le secret qu'il voulait garder se découvrait.
-Il est minuit. Tu sais ce que cela signifie, Ondine ? Cela fait maintenant une année. Un an déjà... -Une année que l‘on s‘aime. Une année que nos sentiments ne sont plus enfouis profondément dans nos cœurs. Une année de bonheur à l‘état pur. Je t'aime, Sacha. -.Je t'aime aussi, Ondine.
La faible lueur nocturne fit miroiter leurs yeux remplis d'amour. Je m'étais habitué à ce spectacle. Mais ce soir, l'intensité submergeait l'environnement, faisait jusqu'à vibrer l'immense onde qui s'offrait à perte de vue. Ce sentiment hors norme et hors temps ne pouvait être vécu comme nul autre. La différence me frappait à tel point que ma fourrure s'hérissa légèrement. Lui même frissonnait de joie. Il lui détacha ses cheveux aux couleurs chatoyantes d'une aube nouvelle. Moi qui ne suit qu'un simple Pikachu, je la trouvais belle. Que pouvait-il en être pour lui, qui faisait partie de l'espèce humaine ? Représentait-elle son soleil, sa boussole ? Je n'en savais rien.
Il finit par lui donner la lettre. Avec un soin infini, elle l'ouvrit et prit la lettre. Je vit son nez remuez légèrement. Je me demandais si elle appréciait l'odeur des embruns qui imprégnait les bords de la feuille. Quelques minutes s'écoulèrent avant que des perles ne roulent à nouveau sur ses joues. Dans une douce folie, elle lâcha le manuscrit et alla s'accrocher au cou de Sacha, m'obligeant à sauter sur ce sol si souple. Mais n'était ce pas plus mal ainsi ? Qu'ils restent tous les deux sans personnes dans les pattes ? Un sanglot de sa mélodieuse voix vint bercer le silence.
-Une idée commune pour un jour commun. Montre le moi, s'il te plait.
Il détacha une Pokéball d'un blanc de neige et l'envoya en l'air. Un petit cœur d'un rose pur et éclatant en sortit. A la vue du couple, il entama une danse des plus romantique qu'il soit en compagnie de son compère. Comment savait-il qu'il y aurait l'un de ses compagnons dans les environs ? L'instinct, sûrement. Une chose de sure, le spectacle qui s'offrait à mes yeux surprendrait Cupidon lui-même tellement la magnificence en émanant réchauffait les cœurs.
-Merci beaucoup Sacha pour ce cadeau inespéré. Aucun mot n'existe pour te décrire le sentiment qui inonde mon être entier. Jamais je ne pourrais aimer quelqu'un d'autre comme je t'aime aujourd'hui. -Ondine, ces mots n'existent peut-être pas mais tes yeux savent mieux le dire que n'importe quel vocabulaire. Merci d'être entrée dans ma vie.
Je ne sais pas trop ce qui c'est passé ensuite. J'ai décidé de rentrer au campement de mon propre chef, me doutant tout de même des évènements qui allaient se produire. Après tout, autant leur laisser un peu d'intimité, à ces deux amoureux.
One-Shot Pokemon : Un Noël pour l'espoir - Spoiler:
C'est vraiment l'effervescence au village. Lui qui d'habitude est endormi, lui qui somnole toute l'année, se réveille à grands coups de joie et de d'euphorie lorsqu'arrive les fêtes de fin d'année. Noël, tout particulièrement, affaiblie les défenses de tous ceux qui se croyaient insensibles et grincheux. Et c'est bien ce miracle qui étonne toutes les personnes ayant vécu en ce lieu. Ce même miracle ne cessera d'exister tant que le symbole universel de ce milieu de Décembre continuera à exercer sa bienfaisance en ce monde paisible. Telles sont les traditions perpétuelles des mortels, qu'ils soient Humains ou Pokémons.
Que ce foin sentait bon ! Cela faisait vraiment longtemps qu'ils en avaient pas distribués d'aussi appétant ! Les humains en récoltaient-ils en ce moment ? J'observais l'extérieur de mon boxe mais aucun mouvement ne se fit entendre. Pas le bruit d'un métal, aucun froissement de tissus. Juste le souffle du vent s'engouffrant dans l'allée. Peut-être les humains ne viendraient-ils pas monter sur mon dos aujourd'hui. Tant mieux, je pourrais enfin galoper dans les hautes herbes tendres, crinière et queue libres, membres déliés et tête haute. Je pourrais aussi revoir et m'occuper de mon petit. Que mon impatience bouillait en mes veines ! En attendant cet instant si attendu, je mâchouillais, savourant chaque bouchée de ce tendre fourrage.
Je repensais encore au cadeau que je devrais offrir à ma petite sœur. Qu'est ce que je pourrais bien trouver ? Un sac ? Je trouvais ça un peu banal mais elle allait commencer son voyage initiatique dans peu de temps, après tout. De plus, mes moyens maigres pouvaient tout juste subvenir à mes besoins. Je soufflais de désespoir pendant que je finissais de remplir le râtelier de pâture avec ce foin stocké depuis le printemps. Galopa et et son poulain Ponyta en auraient bien besoin avec le temps qu'il faisait : la neige recouvrait la plaine et le froid emplissait totalement l'air ambiant. Heureusement qu'ils ne ressentaient quasiment pas le froid, vu la quantité inusable de chaleur qu'ils relâchaient continuellement ! Quant à moi, je préférait ne pas penser à ce maigre manteau qui recouvrait ma peau frêle et pâle. Je n'avais malheureusement rien trouvé de moins cher et plus chaud.
Des bruits de pas familiers parvinrent à mes fines oreilles. Le moment arrivait enfin ! J'irais enfin rejoindre ma mère qui m'attendait comme à chaque fois aux portes de la prairie. Lorsqu'elle passa la porte de mon boxe, je vit l'humaine me sourire, comme à chaque fois qu'elle me voyait. Mais elle avait l'air différente des autres fois, comme si un nuage lui recouvrait la tête. Je la regardais, l'air interrogateur et surpris. Elle poussa un hennissement bizarre et me mit les bouts de ficelles (le licol, comme elle disait) sur la tête et attendit que je me calme. Lorsque je m'approcha enfin de la fille, elle ouvrit soigneusement le passage devant moi. Je m'engouffrait dans le chemin que son corps traçait devant moi. A un moment, un vent vint balayer mon toupet, ce qui me fit sursauter. Je le trouvais bien bizarre ce vent. Je compris enfin pourquoi lorsque l'écurie et l'extérieur se trouvèrent côte à côte : des morceaux de nuage tombaient du ciel !
C'est la première fois qu'il voyait la neige. Sa manière de se déplacer dans celle-ci aurait fait rire n'importe qui, moi y compris. Je ne le poussais pas ni le tirais. Il se débrouillait seul, mais Oh! combien maladroitement. Il me rappelait ce dessin animé qui mettait en scène un jeune Cerfrousse. C'était l'époque de ma jeunesse, l'époque ou "hiver" rimait avec "Noël" qui rimait avec "cadeau". Jamais je n'avais connu le désespoir comme le connait aujourd'hui mon employé. Si je suis une enfant unique née dans une famille riche, lui est tout le contraire. Jamais mes songes ne s'étaient dirigés vers le mot "Générosité" ni vers l'expression "Esprit de Noël" auparavant. Et si cette année s'annonçait différente des autres ?
J'aimais cette sensation de poudreuse sur mes sabots. Mon envie d'exprimer ma joie devenait intenable. Mais je ne voulais pas faire subir à mon bébé ce que ma mère m'avait fait : elle m'avait abandonnée au milieu d'une foret. Je ne me souvenais que très peu de cette journée. Les seuls souvenirs qui me restaient de ce jour étaient la faim qui n'avait cessé de me tirailler l'estomac, ce froid que je ne voulais plus jamais endurer et cette chute qui restera gravée en ma mémoire et en mon flanc comme une tâche indélébile. Le réveil me parût alors impossible. Je vît ma fin approcher. Pourtant, une douce chaleur me fit ouvrir les yeux. C'est là que j'appris à aimer la compagnie des humains. Et je souhaitais de tout mon être que mon petit puisse autant aimer ces bipèdes à qui je devais la vie.
J'observais les deux équidés patauger dans la neige. Que la neige faisait ressortir la beauté de leur robe. Si je demandais une petite avance à ma patronne... Non, je ne devais pas y penser. Elle refuserait, quoi qu'il advienne. Même si mon travail se déroulait sans accrocs, même si sa qualité se remarquait, il m'était inconcevable de lui demander quoi que ce soit. Après tout, Noël devrait être un synonyme d' "honnêteté". Alors que les quadrupèdes débutaient un tour de pâture au trot, il me vint une idée : et si je capturais un Pokémon sauvage pour ma petite sœur ? C'est vrai qu'une Pokéball coûterait plus cher qu'un sac mais cela pourrait lui être plus pratique. Peut-être allait-elle même accepter mon faible Zigzaton. Une petite lueur d'espoir s'installa en moi.
Quelle drôle de poudre blanche que la neige. Je la trouvais douce et rude à la fois. J'ai essayé de la gratter mais rien ne se présentait en-dessous : pas un petit brin d'herbe ni une petite feuille morte. C'est comme si la nature mourrait sous elle. Je pensais à cette règle. Quelle tristesse. Je n'aurais pas aimé être né sous une forme de végétal. Ma mère m'expliqua alors que les fleurs et les arbres ne quittaient pas ce monde mais qu'ils s'endormaient. Avec cette nouvelle, mon appréhension s'envola lentement pour laisser place à une douce folie : celle de ma jeunesse. La peur définitivement effacée, je commençais à galoper, à ruer et à faire des sauts de moutons sous le regard attendri et protecteur de ma mère. A cette époque, je ne me doutais vraiment pas du cadeau que je pouvais lui faire en acceptant indirectement autant de conditions humaines et modernes tout en m'amusant.
Il aurait dû finir il y a de cela plus d'une heure. Pourtant, il continuait à s'occuper de la structure et de ses occupants qui ne pouvaient sortir des boxes. Jamais un palefrenier n'avait donné autant de son temps et de sa personne à cette petite écurie. Ma petite écurie. D'habitude, je me moquais bien de cela. Mais lui possédait un don, aussi bien avec les Pokémons qu'avec les Hommes. Peut-être que son pouvoir résidait en sa sincérité. Cette si grande qualité que jamais mon esprit ne réussit à assimiler avec ma richesse matérielle. Pourquoi, je l'ignorais. Je me décida à aller le voir. Alors qu'il observait Ponyta et Galopa gambader, je m'approcha et lui posa une parka Pony-Thème (NDLA : dérivé imaginaire de la marque Equi-Thème) sur ses épaules tremblantes. Il sursauta de ce contact inattendu et se retourna pour pouvoir voir l'auteur de cet acte. Il tressaillit à la vue de ma personne et détourna vivement son regard, ce qui fit apparaitre un sourire illuminant mon visage.
Ainsi se termina la soirée du 24 décembre. Quand l'espoir se faufile dans les cœurs, personne ne s'en aperçoit. L'amour porté à tout être vivant ne se perçoit que lorsque la tâche est totalement accomplie. Pourquoi donc chercher à fermer des blessures lorsque l'on est seul ? Pour que la réouverture soit plus douloureuse, cela n'a aucun sens. Laisser la générosité et l'esprit de Noël bercer vos espérances. Peut-être vous le rendront-ils à une puissance décuplée, qui sait. Peut-être qu'un Pokémon ou un humain pourra vous redonner le goût à la vie, la joie de vivre ou simplement le sourire.
One-Shot Pokemon : Cœurs Unis - Spoiler:
- Bon, il ne me suffit juste de franchir ce col et je serais de nouveau de retour chez moi. Environ trois journées de marche... Dommage. J'aurais tant aimé continuer à voyager dans ces cols...
Ses mains doublement gantées refermèrent tant bien que mal la carte du parc régional où elle randonnait pour la première fois. Et ce ne serait d'ailleurs certainement pas la dernière. Car, jamais auparavant, elle n'eut connu telle sérénité. Loin de la civilisation, à mille lieux du stress de son cabinet de Pok-stéopathe, sans les clients plus exigeants que lors de leur précédente visite. Closant ses yeux, elle revit ces derniers beaux jours s'enchaîner, ses souvenirs se graver à même la glace translucide de son esprit ce paradis blanc. Oui, c'est bien de cela qu'il s'agissait. À quel autre endroit pourraient s'allier le silence apaisant de la nature à la vivacité des éléments la composant ? Contrairement à ce que l'opinion populaire tente à faire croire, la montagne fait réellement partie du cercle fort hermétique des paysages les plus somptueux. Oui, des plus somptueux.
Alors que l'album de ses souvenirs continuait à défiler en elle, un bruit terrible retentit. Ou plutôt deux qui s'enchaînèrent. Le premier ressemblait fort à une bombe en pleine explosion. Celui-ci la dégagea de ses albums-photos mémoriels, lui faisant perdre son regard vers les cieux. Le second, et non des moindres, fut semblable à un déchirement, un appel au secours. C'est à cet instant qu'elle le vit pour la première fois. Surement la scène la plus saisissante de beauté et plus encore d'atrocité que sa vue n'eut jamais capturé de toute sa vie. Sa vision lui apportait l'image d'un oiseau, d'un Pokémon qu'elle reconnut immédiatement au ciel de son plumage scintillant au soleil, ainsi que de sa longue queue flottant au gré du vent. Un Artikodin. Cependant, celui-ci semblait fortement en difficulté. Cerné d'un Dracaufeu à l'œil mauvais ainsi que d'un hélicoptère couleur nuit serti de la lettre maudite, - un "R" qui ne voulait en aucun cas signifier "Rubis" - il commençait à stagner dangereusement dans le vent le supportant. Un dernier mouvement d'aile, le déséquilibrant définitivement, enveloppa la vallée de brume. Bien que l'hélicoptère disparut de son champ de vision, une masse bleue se détacha d'entre les récents nuages. Par elle ne sait quel miracle, l'oiseau réussit à se diriger habilement entre les monts rocheux avant de s'écraser lourdement, l'aile brûlée la première, non loin de sa position actuelle. Instinctivement, elle sut désormais ce qui lui restait à faire. Elle se mit en route en direction des rocheuses, où son prochain patient, aussi sauvage qu'il soit, l'attendait.
Bien que la neige, fort profonde en cet endroit, ne l'aidait guère dans ses déplacements, elle finit malgré tout à se faufiler dans la direction de la petite caverne repérée quelques instants auparavant. Tout du moins, elle espérait que ses recherches ne se solderaient pas par un échec. Ses pas résonnèrent de plus en plus à mesure qu'elle approchait. Pas une seule autre note d'ambiance. Le désespoir commença à se faufiler en elle lorsque son ouïe capta finalement un cri qui se voulait intimidant. Une mise en garde lui intimant de rester un maximum à l'écart, ce qui l'immobilisa durant une poignée de seconde, le cœur palpitant de peur. Peut être aurait-elle rebroussé chemin si le gémissement lui avait paru moins plaintif. Poursuivant sa route qui la séparait de l'oiseau des glaces, elle déclina sa présence de manière si sereine et posée que la tension dans l'abri sembla se radoucir. Demeurant sur ses gardes, elle continua de se mouvoir doucement en sa direction. « Ne t'inquiète pas, je ne te veux pas de mal... »
Percevant le doute s'installer chez son locuteur, elle jugea bon de stopper sa course. Ce qui s'avéra être une décision sage lorsqu'une petite tornade vint à sa rencontre, l'obligeant à sceller ses mains dans la roche. Il ne voulait pas de sa présence en ce lieu. Ce qu'elle jugea d'ailleurs normal venant de la part d'une légende vivante ayant été aperçue, durant toute sa vie, par des humains pouvant se compter sur les doigts de la main. Ignorant le sang battant à tout rompre au niveau de ses tempes, elle puisa en son for intérieur le courage de crier : « Arrête ! Je veux t'aider ! Je suis là pour te soigner ! »
Effet immédiat, il cessa de battre de l'aile valide qu'il pouvait encore mouvoir. Il comprenait donc son langage, celui de l'espèce des bipèdes qu'elle représentait. Elle s'accroupit prudemment aux côtés du majestueux prince des neiges, lui demandant de montrer son aile. Ne percevant aucune réaction, ni douceur ni hostilité, elle tendit lentement sa main vers l'oiseau... avant de se heurter à mur invisible. La méfiance habitait encore l'Artikodin, on pouvait le lire au fond de ses yeux. Une guerre intérieure se déroulait dans son esprit, on pouvait le sentir à la respiration saccadée et irrégulière qui émanait de son torse. Quant à la jeune fille, sa main restait scotchée au Mur Lumière, ses yeux rivés sur les plumes hérissées de l'oiseau. Celui-ci finit par redresser sa tête et leurs regards se croisèrent. Surprise, sérénité, joie, compréhension, harmonie, confiance... Sans réellement pouvoir mettre un mot sur ce qui survenait, elle savait désormais que quelque chose de solide venait de prendre forme en un quart de seconde à peine. Laissant ses pupilles rivées dans l'ébahissement du blessé, elle glissa vers l'aile brûlée, patientant l'approbation d'Artikodin. Lorsque ceci fut fait, elle manipula avec délicatesse son membre, détectant les muscles raides, prenant précaution de ne pas abîmer plus que nécessaire l'azur qu'il revêtait. Cela ne lui prit que peu de temps avant de repérer la zone accidentée et les soins à prescrire. Une fois le labeur terminé, elle reposa avec soin le bien d'Icare de manière à soulager la douleur au maximum. « Eoko va utiliser son Glas de soin pour apaiser ta brûlure ? Tu veux bien le laisser faire ? »
A sa surprise, il lui répondit d'un hochement de tête lent et décomposé. Ce qu'elle décrypta comme une marque de respect, un premier pas. Empoignant une Pokéball de sa ceinture qu'elle pointa dans le vide, elle appela : « Lulaby ! »
Dans un éclair de lumière blanche, son compagnon de toujours apparut. « Eoko ! » carillonna-t-il joyeusement.
Celui-ci adressa un sourire à sa dresseuse, sourire auquel elle répondit avec sincérité. Une telle complicité devenait rare en ces temps. Pour cause principalement de la multiplication des combattants purs et de la baisse des éleveurs et des coordinateurs, disciplines où la confiance entre humain et Pokémon est généralement de mise entre les deux parties. « Lulaby, Glas de Soin, s'il te plaît ! »
Alors que le carillonnement commençait à résonner doucement dans l'écho du silence, elle vit le visage du plaignant qui commençait à se radoucir. Quant à ses propres sensations, elle les connaissait par cœur. Les muscles de ses membres commenceraient d'abord à se relâcher pour enchaîner avec ceux se trouvant dans son buste. Ensuite, son rythme cardiaque ralentirait pour enfin terminer sur un état de somnolence dont Lulaby la tirerait. Au fil des années, cela s'était instauré comme un petit rituel entre les deux complices. Et ainsi, le rêve commença à s'infiltrer en elle. Un rêve se révélant pour le moins étrange, se révélant fortement marquant. Une sensation au niveau de son toucher la fit soudainement sursauter. Pourtant, seul un simple frôlement provoqua la vive réaction de la jeune fille. Elle observa de tout côté, paniquée, n'apercevant que le regard désolé de son Eoko. Soulagée et honteuse de son comportement vis-à-vis de son compagnon, elle posa sa main sur sa poitrine, manière de communiquer son excuse silencieusement. Le sourire radieux caractéristique de son ami réapparut alors immédiatement, s'enroulant autour du bras de celle-ci. Le message qui lui soufflait lui demandait de retourner dans sa Pokéball. « Merci pour ton aide, Lulaby.»
Bien que ces dernières se formèrent discrètement dans sa bouche, son Pokémon tinta de joie avec légèreté avant de prendre un repos mérité dans la balle de lumière. Son happement laissa place à la vision de l'Artikodin, dormant à serres fermées. En le voyant si serein, elle repensa au rêve fait quelques minutes plus tôt, lorsqu'elle même s'était glissée dans les bras de Morphée. Ses yeux se vidèrent, laissant place à une réflexion profonde. Si nette et si floue en même temps, elle ne se rappelait de rien. Au moment où elle pensait effleurer une piste, celle-ci s'effaçait au vent enneigé ou se laissait transporter par une avalanche de mirages visuels. Insaisissable, comme un légendaire. Alors que ces pensées l'embuaient de toute part, le bruissement de la queue du bel endormi la fit se retourner. Ses lèvres s'étirèrent et son regard pétilla quand elle vit les yeux de l'oiseau cligner plusieurs fois de suite. Il se réveillait, lentement mais sûrement. L'effet Eoko comme elle avait coutume de le dire. « Ah ! Tu vas mieux ? »
Et sans demander son reste, elle franchit avec souplesse la frontière séparant les deux parties, faisant glisser ses doigts sur les plumes antarctiques et observant le moindre de ses frémissements. Elle souleva, bougea, tourna l'aile en tous sens, veillant à ne pas dépasser la zone rouge. Durant la manipulation, elle s'émerveilla des lignes émanant de ce Pokémon. Jamais, auparavant, une telle musculature ne vint à son encontre lors des séances dans son cabinet. Pourtant, le travail et l'entrainement fournit à un civilisé la laissait régulièrement pantoise face aux novices et nouveaux venus provenant directement d'un environnement différent de la ville. Mais la sculpture se tenant face à elle s'avérait totalement contre-nature, se voulait... Elle finit par opter pour le mot "Légendaire". Car, oui, celui qu'elle aidait à se rétablir figurait bien dans les livres de contes et légendes. « Ton aile est un peu tordue. Tu as dû te faire ça à l'atterrissage. »
Son interlocuteur sursauta à la remarque, lui faisant penser durant un court laps de temps que ses mains venaient de lâcher prise du bien le plus précieux de l'oiseau allongé à ses côtés. Leurs visages pivotèrent à cet instant, leurs regards plongeant l'un dans l'autre. Désormais, elle le savait. Elle savait que l'oiseau écouterait chacune de ses paroles. Elle hocha légèrement sa tête, approuvant la résolution de l'Artikodin et se remit à l'ouvrage. Posant sa main libre à la naissance de l'aile, elle étira celle-ci vers le haut, ce qui eut pour effet de soutirer un hurlement au propriétaire. Mais, nullement impressionnée, elle plongea ses pupilles dans les siennes, le plus sereinement du monde. « Calme toi. J'essaye de remettre ton aile en place. Ça va te faire un peu mal, mais ensuite, tu pourras voler à nouveau. »
Ce qui le dissuada de mouvoir la moindre de ses cordes vocales. Et ainsi, dix minutes s'écoulèrent avant qu'elle ne déclare officiellement la fin du traitement. « Et voilà ! »
Le regard qu'il lui lança à cet instant mélangeait étonnement et surprise, tendit les traits de la Pok-stéopathe se crispèrent. Les questions fusèrent en elle sans aucun répit, la première d'entre elle lui demandant si son entreprise était arrivée à terme. Elle eut sa réponse, soufflant avec soulagement quand son aile imita l'un des mouvements de la veille sans aide, le plus naturellement du monde. Elle se pencha alors vers lui. « Alors ? Tu vas mieux ? »
Leurs pupilles se croisèrent le temps d'une simple seconde. Une seconde où elle put y lire joie et colère, reconnaissance et déshonneur, provoquant un frisson le long de son échine. D'instinct, elle s'écarta au dernier moment du chemin séparant Artikodin des grandes contrées sauvages sur lesquelles il régnait en maître. Et elle le vit disparaître. Malgré son abandon soudain, elle ne put retenir son contentement. Heureuse d'avoir croisé le chemin de cet être qu'elle n'oublierait pas de sitôt, heureuse d'avoir été au bon endroit au bon moment, heureuse d'avoir eu l'honneur de le toucher et le manipuler. Ce souvenir-là deviendrait surement le plus beau de sa collection. Cependant, un vide se creusa en elle, quelque chose qu'elle ne pourrait autrement combler que par le biais d'une présence. Sa présence. Soufflant de désespoir à cette sensation éternelle, elle se redressa de toute sa hauteur, mettant fin à une captivité chaleureuse qui la fit tressaillir. Ni une ni deux, elle renfila en vitesse son épais blouson rembourré qui lui avait servi de couverture ainsi que les deux paires de gants, l'écharpe, le bandeau et la paire de protège-oreilles, avant de se relancer vers l'aventure neigeuse qui l'attendait par delà les murs de pierres.
Meublée dans le silence, elle progressait assez lentement, s'étonnant elle-même de sa vitesse. Loin de ses habitudes et sans qu'elle s'en aperçoive, ses pieds flânaient autour de l'entrée de son petit jardin secret. Elle repensait à la veille. Elle pensait à lui. Celui dont la vie ne s'était tenue qu'à une aile. Elle revoyait son plumage pouvant se confondre avec le ciel. Elle entendait sa queue fouetter l'air, gelant la moindre trace humide sur son passage. Elle écoutait la mélodie émanant de ses cordes vocales de cristal. Elle plongeait son regard dans le sien, paniqué et protecteur à la fois. Ce dernier lui fit mettre ses jambes côte à côte, la stoppant net dans son mouvement. Il se tenait devant elle, fier et majestueux dans son élément. Elle écarquilla les yeux de surprise avant de se faire submerger par l'émotion. Il venait de revenir, pour elle, une simple vie qui ne représentait qu'une humaine parmi tant d'autres. Elle finit par comprendre pourquoi. Cela n'avait duré qu'une seconde mais elle sentit un lien - ce lien - se créer. Leurs esprits pouvaient désormais communiquer, se fondre l'un dans l'autre de manière à n'en former qu'un. « Monte sur mon dos ! Vite ! »
Elle décela dans son intonation une urgence : celle de la mort qui approchait à grands pas. Sans demander son reste, elle enjamba d'une seule traite les trois pas qui les séparaient et sauta à califourchon derrière la naissance des ailes du légendaire. À cet instant, elle vit la provenance du danger. Encore haut dans le ciel, un hélicoptère noir serti d'une forme rouge - malgré la distance et l'épaisse fumée, elle devina qu'il s'agissait d'un "R" - tombait à vive allure dans leur direction. Cette vision eu pour effet de refermer ses mains dans les plumes d'Artikodin. Une peur vivace qui se dissipa au moment où la voix de son alter ego résonna en elle. « Prête ? -Prête ! »
Et il décolla du sol. Et elle s'éprit à rêver liberté. Pas celle qui se présente à l'âge de raison ou celle acquise au cours des voyages. Plutôt cette liberté se matérialisant par des chaînes brisées par une explosion. Elle n'en aperçue que les vives lueurs se reflétant dans le miroir des manteaux éternels. Elle expira longuement avant de se rendre compte que son imagination n'y était en rien dans ce qu'elle vivait. Il venait de lui sauver la vie ! Remontant le lien précédemment créé, elle lui souffla un mot unique qui, elle l'espérait, le toucherait. « Merci ! -Merci à toi. »
Ses joues s'empourprèrent, ne sachant pour quelle raison. Pourquoi lui rendait-il la pareille pour son remerciement ? Le saurait-elle un jour, lui donnerait-il la réponse un jour, elle l'ignorait. Grisée par la vitesse de croisière tout autant qu'elle voulait se protéger du vent froid, elle se pencha sur l'encolure de l'oiseau. Heureuse, tout simplement heureuse, elle observa par delà les montagnes d'un regard se voulant lointain. Ils galopaient tous deux vers les monts abruptes pour le moment. Mais après, qui sait quelle aventure tendait les bras au duo. « Où m'emmènes-tu ? -Où tu voudras. »
Et sa monture s'envola vers l'horizon, des flocons blancs tombant dans son sillage.
Dernière édition par Umi Hune le Ven 23 Nov - 0:16, édité 2 fois |
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Invité | Sujet: Re: Petits One-Shots d'une Vague Mar 30 Oct - 19:45 | |
| One-Shot Pokemon : De feu, de glace et... de chocolat ? - Spoiler:
Le soleil venait de disparaitre derrière l'horizon lointain que pouvait offrir la vue. Le jeune coordinateur sentait que ce concours si particulier n'allait pas tarder à commencer. Entremêlant nerveusement ses doigts, il patientait son tour, solitaire. Si au moins il pouvait connaitre à l'avance la matière qu'il devrait tirer au sort... Levant le regard vers l'écran, il observait une concurrente avertie demander à ses pokémons de tailler un tronc d'arbre. Les faux de l'Insecateur et du Cisayox volaient à une telle vitesse ! Il n'en croyait pas ses yeux, pensant en son for intérieur qu'il ne pourrait rivaliser avec tant d'ingéniosité. La prestation de la jeune femme se clôtura avec une ovation du public. Prenant une profonde inspiration, il se leva et ouvrit deux pokeballs d'où jaillirent un Polarhume et un Galifeu. Qu'importe le matériau qu'il devrait façonner, son choix était fait depuis longtemps.
- Veuillez piocher votre matière, je vous pris.
Le cœur battant, il plongea sa main dans la petite sacoche et donna le morceau de papier à l'huissier sans même prendre la peine de le lire. Quitte à tout rater, il pensait qu'il valait mieux aller jusqu'au bout. Les dés venaient désormais d'être jetés. Le vieil homme jeta un drôle de coup d'œil au garçon mais s'en retourna sans broncher vers les sous-sol. S'adossant et se laissant glisser contre le mur, il invita ses pokémons à le rejoindre à ses côtés. Il sentait qu'il ne pouvait pas les abandonner au dernier moment par lâcheté, ils avaient tous travaillé trop dur pour cette soirée-là. Les enlaçant une dernière fois avant d'entrer en scène, un feu nouveau se propagea en lui. L'abandon lui était interdit, les regards ardents émanant de Polarhume et Galifeu le lui faisait comprendre. L'avant dernière concurrente s'engouffra dans les coulisses, les vêtements trempés. Cette vision lui donna un regain de courage supplémentaire : il se pourrait qu'il ne finisse pas dernier, finalement. D'un pas sûr, il se dirigea en bonne compagnie vers les rideaux du public.
- Et maintenant, voici notre dernier concurrent ! Je vous demande d'applaudir Lany !
Des coulisses se créa comme par magie une piste de glace qui faisait le tour de la zone dédiée aux démonstrations. Et jaillissant dans un mélange de feu et de glace, le coordinateur filait comme le vent. Un pokémon sur chacune de ses épaules et les bras levés vers le ciel, il patinait avec brio et légèreté, laissant un temps de silence admiratif dans le public. Arrivé face au jury, il envoya Galifeu dans les airs avant de commencer à tourner sur lui-même. Polarhume déclencha à ce moment un laser glace qui prit la forme d'une spirale. Le type feu vint s'installer en son sommet et déclencha son attaque griffe, réduisant dans un tourbillon l'élément translucide à l'état de poudre. Cessant de tournoyer, Lany invita le petit ourson à toucher terre en même temps que son acolyte. Sous un rideau de poussière de diamant, le trio salua l'assemblée. Ils venaient de réussir leur entrée sous un tonnerre d'applaudissements. Mais le plus dur restait à venir.
- Wahou, c'est une introduction qui laisse présager au meilleur, dis donc ! Place au plat de résistance, ou plutôt devrais-je dire au dessert ! Car voici la matière que notre jeune concurrent à tiré au sort : le chocolat !
L'adolescent eut un sursaut. Il ne s'était pas attendu à tirer une matière aussi rare et difficile à travailler que le chocolat ! Et pourtant, il devrait faire avec. Avec une lueur d'inquiétude, il jeta un coup d'œil à ses amis. Loin de sembler stressés ou inquiets, ils rayonnaient de leur précédente victoire, n'attendant que la prochaine bataille pour s'illustrer de plus belle. Il se rassura sur cette pensée tandis que, sortant du sol, un bloc de bonne taille faisait son apparition sur scène.
- Polarhume, sur mon épaule. Galifeu, en avant.
Ainsi débuta l'intervention sur cette matière si atypique. Le combattant s'élança vers le cylindre pendant que le coordinateur reprenait la route verglacée. Au moment où le poulet pris son élan pour survoler la structure, Lany signala à l'ourson de lancer deux lasers-glace simultanément. La trajectoire de la patinoire encerclant le cylindre, il créa une double hélice autour capable d'accueillir Galifeu qui, au même moment, survolait la pièce. Sans qu'aucune directive ne lui soit donnée, il cracha un danse-flammes en direction de la face supérieure. Le chocolat commençait à fondre, créant un creux dans le bloc.
Tout se déroulait bien pour le moment, ce qui arracha un sourire au coordinateur. Levant sa main droite, les doigts écartés, il envoya Polarhume sur l'un des toboggans tandis que son alter-ego atterrissait sur l'autre rive. Tous deux sortirent des griffes acérées avec lesquelles ils coupèrent en vague des copeaux que l'humain récupéra sur le sol verglacé. Il demanda à Galifeu qui venait de terminer sa glissade de le rejoindre sur le chemin et lança un bref regard au pokémon glace. Son ascension prenant fin, il lui fit un signe de creux accompagné d'un gonflement de joues. Le petit ours hocha de sa tête et, d'un laser-glace, fit apparaitre une assise de glace dans laquelle il se glissa. Il plongea ainsi dans la marre précédemment créée, le chocolat fondu jaillissant à flot. Avant que celui-ci ne soit attiré par la gravité, il souffla un vent-glace, cristallisant le tsunami qu'il venait de provoquer. Il savait qu'il devait rester jusqu'au signal.
Lany fit une volte-face sur la glace, se mettant face au type combat. Il pointa son poing en sa direction, ce qui fit changer de voie le pokémon qui se rapprocha du cylindre précédemment travaillé. Il se faufila sous les hélices, se rapprochant au plus près de la sculpture et déclencha son poing de feu. Dans son sillage, le nectar brun fondait, si bien que le jeune garçon lui même pensait avoir à faire à un verre de chocolat renversé. Mais ce n'était pas le moment d'avoir cette image en tête. Il siffla brièvement, signalant à Galifeu de se retirer. De sa main aux doigts écartés, il lui demanda d'utiliser l'attaque griffe pour détruire les escaliers de glace, ce qui eut pour effet secondaire de refroidir et cristalliser la fondue étalée au sol. Le jeune homme se mit de travers afin de s'arrêter. Et, comme pour marquer le coup, il dit avec puissance :
- Final !
Jaillissant du haut de la coupelle nouvellement formée, le Polarhume lança une attaque retour : une multitude de cœurs matérialisés se dispersèrent dans le public. Sa chute fut amortie par une autre attaque retour qui, cette fois, provenait de la base du vase. Le petit ourson atterrit en douceur dans les bras de son ami. Il le déposa aux cotés de Galifeu avant d'envoyer vers le plafond les cotillons sucrés précédemment recueillis. Et, sous une pluie de cœurs pralinés, tous les trois saluèrent en symbiose parfaite.
- Et voici le grand gagnant de notre concours ! Ou plutôt devrais-je dire notre grande gagnante ! Je vous remet votre ruban Ylda, toutes mes félicitations !
Lany savait qu'il n'avait rien à regretter. Il avait réussi à se hisser jusqu'aux demi-finales, ce qu'il considérait comme quelque chose de merveilleux après tous ses entrainements. De plus, il savait que les combats n'étaient pas son fort, ni celui de son duo d'ailleurs. Ils préféraient de loin la partie chorégraphie. D'ailleurs, tous les concurrents sans exception avaient été ébahis par sa prestation, de même pour Ylda, la coordinatrice à l'Insécateur et au Cisayox qui lui avait offert à son retour dans les loges...
Une médaille en chocolat !
One-Shot Pokemon : Don't forget our Fairy Tale - Spoiler:
- White... Je te dis... Adieu...
Allongée dans l'herbe baignée par la fraîcheur d'une fin d'après-midi, la jeune fille repensait à cet épisode ultime de leur rencontre. Jamais auparavant elle n'aurait pensé que l'acte final se serait déroulé dans de telles conditions. Conditions Oh ! combien brusques que les larmes ne se manifestèrent qu'à son retour auprès de sa mère. Plus jamais leurs routes ne se croiseraient. Pincement au coeur accouplé au vide que lui procurait son absence, elle commençait seulement à comprendre ce qui lui arrivait, à déchiffrer la personnalité fragile que son alter-ego tentait de lui faire lire depuis leur première rencontre, à Arabelle. Quelle ignorante, quelle pauvre créature incompétente elle faisait. Pourquoi ce mystérieux personnage s'était-il intéressé à elle, d'ailleurs ? Pourquoi ne pas avoir choisi une autre cible, quelqu'un qui aurait su l'arrêter dès le départ ? Des personnalités plus malignes que la petite White, plus expérimentées dans le domaine des Pokémons, plus aventureux dans leur esprits, il en existait des centaines. Si ce n'est des milliers. L'incompréhension régnait en son âme, une tempête de contradictions envahissait sa mémoire. Tant de questions, si peu de réponses. Tant de mystères, si peu d'enquêtes menées à terme. Elle finit par s'enrouler sur elle même, joignant les rebords de ses yeux larmoyants l'un contre l'autre. Et elle s'endormit, un Chinchidou sauvage s'étant invité à se pelotonner contre son flanc.
Pont Yoneuve
Il lui était tant de passer de l'autre coté du pont Yoneuve. Chevauchant un Zeblitz trottinant joyeusement, elle entama la traversée vers son prochain rendez-vous : Méanville. Loin de l'ardente fougue des nombreux combats de ces dernières semaines, cette petite ville animée résonnait à son ouïe comme lieu de joie et de détente. De joie car elle retrouverait ses amis Bianca et Tcheren qui patientaient après elle. De détente pour raison d'une journée fortement remplie "de surprises en notre compagnie" comme lui avait signalé ses compères. C'est particulièrement dans ces moments là qu'elle détestait au plus haut point cette montre qui s'enchaînait à son poignet, son Vokit. Lorsqu'on lui laissait le programme d'une journée sous une tension digne d'un polar à suspense. D'agacement, la brunette souffla bruyamment, levant par la même occasion les yeux vers le ciel. Ce qui eut pour effet de lui faire basculer son poids du corps vers l'arrière, demandant un arrêt au zèbre électrique. Et elle s'immobilisa à son tour. Son regard s'adoucit, laissant transparaître une tristesse discrète et profonde dans le fond de ses pupilles. Dominant tous ses alentours, une grande roue tournoyait lentement.
La grande roue qui roulait au rythme lent et calme de la vie. Cette grande roue rappelant à chacun que tout sur cette planète se devait de commencer quelque part avant d'atteindre l'apogée. Cette grande roue qui semblait dire à ceux qui osaient poser un oeil sur elle qu'une descente vertigineuse précédait toujours une fin. Cette grande roue qui reprenait le flambeau des peuples tombés afin de les passer aux nouvelles générations.
Mais bien plus loin que cette symbolique, un souvenir resurgissait. L'un des plus beau que sa mémoire pouvait se remémorer, tout autant que l'un des plus choquant. Seule, en tête à tête avec une personne, cette personne-là même qui hante ses nuits devenues trop solitaires depuis ses adieux, il lui révélait être un prince. Malgré le fait que la nouvelle retentisse comme une onde de choc à ses oreilles, elle se souvenait parfaitement de ce petit nuage l'ayant transporté jusqu'aux plus hauts sommets que ce pays, ce continent, cette Terre, son univers puisse compter. Se tenir en face d'un prince dans une nacelle de grande roue, isolés et coupés du monde, là n'est pas chose courante. Voilant le bleu de ses prunelles, elle expira une longue bouffée d'air. Et, serrant modérément ses mollets, sa monture repartit tranquillement.
Arrivée à Méanvlle
White les apercevait enfin. Ils patientaient après elle, près de l'entré du Music-Hall. Ne voyant aucun Chacripan traîner les rues, elle donna un vigoureux coup de talon, déclenchant chez son Zeblitz un galop ventre à terre jusqu'à ses amis. Quelques mètres avant Tcheren et Bianca, elle se mit en amazone avant de sauter pieds joints devant eux, un sourire radieux illuminant son visage. Sourire qui lui fut rendu par la blonde habitée d'une joie de vivre naturelle, ainsi que par son camarade masculin qui se déridait au fur et à mesure que le temps déroulait son cours. Ce qui se comprenait facilement par les mains entrelacées qui se tenaient entre eux deux. Elle aussi aimerait se montrer fièrement en public avec quelqu'un dans ses bras, une main à serrer tendrement dans le creux de sa paume. Mais jamais elle n'en serait capable. Son souvenir reviendrait et envahirait cette place si convoitée en son coeur. Non, il ne fallait pas y penser aujourd'hui, la jeune fille ne devait pas laisser son être se faire submerger en cette journée chaleureuse. Rappelant son équidé dans sa LuxeBall, elle se mit en marche avec ses amis d'enfance pour des surprises en perspectives.
Bilan d'une journée à Méanville
"Épuisante". Oui, si quelqu'un devait lui demander de résumer ce jour en un seul mot, elle opterait pour celui ci. A moins qu'elle ne lui préfère le mot "Chance". Car les trois compères n'en avaient guère manqué en ce jour faste.
A commencer, quelque semaines auparavant, par un courrier reçu par Bianca lui signalant qu'elle venait de gagner un concours lui permettant de réserver la grande salle du Music-Hall durant toute une matinée. Concours auquel aucune participation de la demoiselle ne venait se mêler dans le flot de mails reçus. Appel de sa part signalant ce malentendu, réponse lui précisant qu'aucune erreur n'était permise dans le système informatique. Elle s'était finalement résignée avec joie à accepter son lot. Et surtout d'en profiter avec bonheur avec ses amis.
Ensuite, alors que le zénith rayonnait de tout son saoul, le trio fut tenter d'aller faire un tour dans le petit centre commercial de la ville. Et à nouveau, le destin leur donna un coup de pouce en les faisant millionième client de la zone. Ils obtinrent chacun un bon d'achat de cinq milles pokédollars. Enfin, disons plutôt qu'ils se partagèrent les quinze milles pokédollars. La brune aux yeux bleus s'était d'ailleurs exclamé un puissant : "À nous les boutiques !". Au plus grand bonheur de son homologue féminin. Au plus grand désarroi de l'unique garçon du groupe.
Pour terminer en beauté, White eu l'immense privilège d'être filmée par les caméras du stade lors du match de base-ball pour gagner un bon dans l'hôtel de son choix dans la ville. Son lot lui fut d'ailleurs remis en mains propres par le joueur du jour. Le stade, déjà en délire par rapport à la victoire du club local, l'ovationna à la manière d'un match de ligue qu'elle aurait remporter à l'instant.
Fête foraine
La brunette se laissa tomber sur un banc. Enfin un peu de repos en solitaire. Car les amoureux tentaient de dénicher un endroit où passer la nuit, un hôtel qui accepterait le bon qu'elle n'avait guère préféré garder pour son utilisation personnelle. Et puis, autant qu'ils en profitent pour se retrouver ensemble. Ses yeux se levèrent en direction du manteau de velours recouvrant la ville. Les étoiles naissantes illuminaient un ciel calme et serein. Aucun nuages ne se profilaient à l'horizon éclaircie des derniers rayons du soleil couchant. Son regard plongea finalement au plus profond de l'infini parsemé de lumières étincelantes.
Une nuit comme elle les appréciait particulièrement. Une nuit ressemblant à ce qu'elle prit à l'époque comme un rendez-vous. Une nuit qu'elle ne serait pas prête d'effacer de sa mémoire. Une nuit magique, tout simplement.
Se remémorant ce souvenir, une perle roula le long de sa joue. Elle se devait d'y retourner afin de se remémorer ce passé. Avant de se redresser de sa place, un jeune homme lui offrit une glace qu'il ne voulait "pas gâcher à cause d'une petite amie poseuse de Laporeille". Elle le remercia et commença sa dégustation en marche. Gout Voluté, le parfum qu'elle préférait le plus au monde. La chance continuait donc à lui sourire. Oubliant le trou béant de son coeur, elle essuya les traces de larmes séchées présentes sur joues du revers de sa manche et alla se positionner dans la file d'attente de la grande roue... Bien que file d'attente fut une bien grande expression dans cas précis, n'ayant qu'une personne la précédant. Vint donc rapidement son tour. Et ses pieds franchirent la porte de la cabine.
Grande roue
- ... Ils ne sont pas là. Montons dans la grande roue. Nous pourrons surement les voir en prenant de la hauteur. Ça tombe bien, j'aime énormément la grande roue. Ce mouvement circulaire... Cette dynamique... C'est une collection de superbes équations...
Trop... Trop... Ce souvenir fut de trop... Son visage se cacha dans les méandres de ses membres. Un sens caché au plus profond de cette phrase afin de se retrouver en tête à tête avec elle ? Uniquement en sa compagnie ? Car pas une seule fois il ne lui demanda de jeter un oeil sur l'extérieur. Parler. Il n'avait fait que lui parler... Révéler son identité serait plus approprié. Sans aucun doute ne voulait il pas être dérangé pas quelquonque membre de cette organisation aujourd'hui dissoute. Dissolution qui fut en grande partie due à ses actes, sa victoire sur cette saloperie de Ghetis (une ombre de grimace passa sur son visage) mais aussi sur celle du roi. Sa tête se délogea du creux de ses bras, sondant l'extérieur de la PokéBall du plus loin qu'elle le pouvait. Et à ce moment défila sur l'étoffe de soie une étoile filante. De la même lueur étant passé dans son regard d'émeraude lorsque sa main déclencha la libération de son Zekrom. Peut être cette météorite enflammée représentait l'esprit de son Reshiram, libéré quelques heures à la suite de son frère. Car jamais elle n'aurait supporté de le voir se morfondre au fond d'une balle inconfortable et non représentative de sa puissance, de sa liberté. Son regard lui avait d'ailleurs donné des frissons à l'époque.
Sauvage et reconnaissant à la fois. Libre et protecteur tout en même temps. Complexe et singulier. Indéchiffrable et simple.
Aujourd'hui encore, ce mystère la rongeait de l'intérieur quand sa mémoire fouillait les décombres de ses souvenirs. Souvenirs dont elle fut brusquement tirée par l'arrêt soudain de la machine. Bizarre de laisser un tour en suspens comme cela. Surtout lorsque l'on se trouve à l'apogée de celui-ci. Alors qu'elle s'approchait prudemment de la porte mécanique, celle-ci s'ouvrit, laissant place à un Rhinolove. Son Rhinolove ! Tâtonnant brièvement sa ceinture, elle se rendit compte que sa LoveBall n'y trouvait plus. Cela avait dû se produire juste avant qu'elle ne grimpe à sa position actuelle. Il revenait donc de chez son ravisseur pour la retrouver. Elle lui tendit les bras, soulagée de le voir sain et sauf. Mais à sa grande surprise, il semblait ne pas être joyeux : un air sérieux traversait ses traits. Elle le prit malgré tout entre ses mains avec la plus grande délicatesse... avant de sombrer dans les bras de Rondoudou.
Au réveil
Première secousse... "Fchez mla paix..." Seconde secousse... "Lssez mdormir..." Troisième secousse... "Bsang, mdégagez...!" Quatrième secousse... "On vous a jamais appris à laissez les gens terminer leur nuit !!!"
La dernière phrase franchit ses lèvres à la manière d'un dard-venin des plus venimeux qui soit, insistant bien sur les dernières syllabes. Elle détestait que quelque personne ne la réveille ainsi. Et l'effet escompté se produisit : le gêneur recula de deux pas. Mais se remit à sa hauteur tout aussi vite. Il ne manquait pas de détermination, on pouvait le dire. Cependant, des bruits de pas lointain s'approchèrent, provoquant la fuite précipitée du secoueur. Des éclats de voix féminins résonnèrent de plus en plus à ses oreilles. Elle la reconnaissait. Elle pourrait la reconnaître entre mille. Décollant ses paupières l'une de l'autre, elle se laissa submerger par l'éblouissante clarté matinale, la faisant se retourner... avant de rencontrer le béton de la grande place. Malgré le choc, elle réussit à se redresser sur ses coudes et à croiser le regard inquiet et soulagé de son amie. Toujours un sourire sur ses lèvres, cette Bianca. Mais White, trop endormie encore pour pouvoir lui rendre la pareille, se releva difficilement. C'est seulement une fois en équilibre qu'elle s'aperçut que Tcheren la soutenait par le côté droit. Et, observant les alentours, elle hoqueta de surprise : elle venait de se réveiller dans la cohue de la fête foraine, sur un banc loin de son lit circulaire. Surement son volatile qui, ne désirant pas la voir dormir en hauteur, l'avait déplacé sur cette assise à l'aide d'un Psycho ou d'un Choc Mental. Où pouvait-il se trouver, d'ailleurs ?
Car toute bonne chose possède une fin
Saluant ses deux amis d'un signe vigoureux de la main, elle s'en retourna vers sa prochaine destination : la Ville Blanche. Pédalant aussi lentement qu'elle le pouvait, elle repensait à tout ce qui venait de se dérouler durant ce week-end. A cette chance sans limites s'étant déverser sur elle, Tcheren et Bianca, à cette nuit si mystérieuse passée dans le parc d'attractions. Mais ce qui la déstabilisait surtout demeurait le comportement de son pokémon réapparut de on-ne-sait-où, volant à ses côtés. Au grand jamais il n'avait possédé une telle agitation. Et ceriz sur le gâteau, il refusait toute tentative de communication avec sa dresseuse. D'où sa préférence à le laisser se défouler à ses côtés (sa LoveBall était réapparue à sa ceinture miraculeusement elle aussi), ce qui ne portait cependant pas vraiment de résultats positifs. Serrant ses doigts sur les freins, elle stoppa sa course et bascula la tête en arrière... avant de la repasser en mode "Vers le bas". Sa casquette ayant disparue, elle ne pouvait plus se protéger de la vive lumière du soleil. Elle expira profondément, jeta un coup d'oeil en direction de son camarade qui agitait vigoureusement ses ailes autour d'elle, entama une bouteille d'eau. Le tout avant de repartir en direction du Pont de l'Inconnu.
Le chemin ne lui prit que trop peu de temps à son gout. Pourtant, ce n'était pas preuve que d'avoir essayé de rivaliser avec un Ramoloss au niveau de sa vitesse. Repliant et rangeant son vélo (pratique quand ils sont portatifs), elle franchit le porche menant au relieur symbolique de ce monde. Elle se trouva dans une pièce de taille considérable où régnait en maître une miniature du pont qu'elle s'apprêtait à franchir. Mais là ne se situait guère ce qui venait d'éveiller son instinct sauvage. Bien que dans son dos, elle venait de percevoir, elle venait de sentir une présence. Elle n'eut le temps de pivoter sur elle même que quelque chose se posa sa tête, aplatissant ses cheveux. Elle n'avait guère besoin de le voir pour comprendre qu'il s'agissait de sa casquette. Quant à son Rhinolove, il se calma d'un coup, comme intimidé, absorbé par se qui se déroulait dans cette pièce. Tout devint clair dans son esprit désormais.
Elle savait que la chance ne s'immisçait jamais par hasard dans la vie de quelqu'un. Elle savait que son ange gardien veillait sur elle depuis le début. Elle savait d'instinct que, si elle venait à se retourner, elle croiserait son regard. Comment ? Elle l'ignorait. Elle savait. Tout simplement.
Quelque chose glissa le long de son visage, lui enlevant la vue momentanément. Elle le laissa faire, elle lui faisait confiance. Un doigt effleura ses lèvres. Puis sa bouche vint à la rencontre de la sienne.
Instant trop bref à son gout... Mais le moment fut magique. Le moment fut féerique. Un moment fabuleux qu'elle n'oublierait pas de sitôt.
Il lâcha prise en premier, la saisissant par la taille d'une main et par les épaules de l'autre. L'étreinte ne dura qu'une poignée de secondes. Une poignée de secondes qui sembla durer une éternité. Une poignée de secondes où il lui susurra un "Merci" à l'oreille. Un "Merci" tendre et sincère, doux et puissant, sanglotant et joyeux. Ses bras se décrochèrent de sa chair, la laissant seule au milieu du corridor. Elle souleva le bandana de ses yeux. Plus personne. Vide. Abandonnée. Mais soulagée. Et trempée par la douce sueur de ces courtes mais intenses minutes. Voletant jusqu'à elle, son pokémon de l'amour lui enleva sa casquette et lui remit en mains propres. Une lumière illumina son regard. Car en plus d'appartenir au voleur de son coeur, une lettre y avait été glissé à son intention. Une lettre qu'elle déplia avec le plus grand des soins. Et des sanglots vinrent prendre place au coin de ses yeux.
Il y était inscrit : "Don't forget our Fairy Tale. N"
One-Shot Pokemon : Aveugle - Spoiler:
Airmure
Après chaque tempête de sable, le calme se répandait de manière que chaque grain arrêtait de souffler vingt-quatre heures durant. Seul le bruissement de mes ailes d'acier troublait ce silence d'or et d'azur. Et, comme d'accoutumé, j'appréciais ces rares moments de répit qui se présentaient à ce désert brûlant.Mais je les redoutais tout autant. Car ce sont ces instants longs et monotones qui réveillent les ardents désirs égoïstes de ces humains sans foi ni loi, qui se pensent possesseurs de tout ce qui libre. Qu'il s'agisse de vivres, de terres, du ciel ou de pokémons. Tout y passait sans exception, moi y compris. Oui, comme toute créature vivante, je possédais la capacité de me transformer en lumière si le contact venait à se faire avec l'une de ces maudites balles de capture. Je le sais, gardant d'ailleurs une bien amère expérience de ce souvenir. Je ne m'étalerait cependant pas là-dessus, la précocité de cette plaie me blessant encore trop froidement.
Vint un jour où un bipède, un nouveau que mes yeux n'eurent jamais aperçu auparavant, se balada sur mon territoire. De par son physique, il semblait assez jeune et chétif. Il en ressortait pourtant une aura de force et de puissance. Mais surtout une maturité fort en avance pour son physique.Méfiance à son égard s'imposait de mise face à lui. Le devançant de quelques mètres devant lui, une boule de picots couleur sable marquait son chemin de savants coups de griffes. Pitoyable ! Il en faudrait plus pour me prendre mon territoire. Particulièrement venant de la part de l'un de mes compatriotes à qui la liberté ne se représenterait pas de sitôt sur son chemin. Ce qui m'inquiétait le plus demeurait l'humain. Je me devais de les chasser d'ici, quoi qu'il m'en coute.
Juché sur le haut de la falaise dominante, je les observais, j'attendais le moment opportun. Celui à partir duquel je serais en mesure de déployer mas ailes afin de les attaquer. Et, en tant que chasseur, résidait ici une de mes plus grandes qualités, soit la patience. Le zénith ne montrant guère le bout de ses rayons, ils avançaient sous le rafraichissant déluge matinal, assez lentement, mais surement. Ainsi, je les surveilla de longues heures durant par le biais de mes prunelles couleur métallique sans me lasser de les voir peiner à se mouvoir dans ces terres inhospitalières et instables. Le désert brulant finirait bien par avoir raison de leur vitalité. En général, cela se déroulait ainsi pour les non-initiés voulant braver le danger à travers vents et mont abruptes. Ils se retrouvaient au dépourvu au midi du jour. Pour mon plus grand bonheur et à leur puissant désarroi. Le sable tourbillonnant égrenait le temps qu'ils leur restait sans ma présence. Je m'en délectait déjà.
Ranger
Que la chaleur ralentissait notre course... enfin, la mienne en particulier. Car, depuis mon départ, rares furent les instants où le feu céleste donna de sa personne avec autant de gratitude. Sans compter le terrain, fin et profond en même temps, qui terminait d'achever les articulations de quiconque osant s'aventurer en son piège de silence absolu. Moi-même n'échappait guère à cette terrible règle. Cette amère expérience consumait les dernières calories qui me restait quand trois coups de griffes puissants crissèrent sur une roche. Ma tête pivota vers ce son tandis que mes pieds me menèrent à mon Sablaireau qui maitrisait le terrain désertique comme aucun guide n'en serait capable. Il exécuta une attaque tranche cette fois ci, me signalant que nul danger ne rodait en ce lieu pour le moins ombragé. Tant mieux, on pourrait enfin s'arrêter et prendre une pause ensemble. Je fis les trois derniers pas qui me séparaient de ma future assise avant de me poser dessus et de souffler.
La fraicheur de l'ombre apaisait mes douloureuses épaules desquelles je retira mon sac à dos. J'en sortit une bouteille à laquelle je ne bu qu'une gorgée unique. Je savais que la traversée serait longue et qu'il ne fallait pas à ce que je m'attende à me désaltérer à ma guise. Il me devait pourtant d'aller de l'avant, je devais réussir la mission que l'on m'avait confié. L'échec n'est pas chose permise lorsque l'on est un Pokémon Ranger. Remettant l'eau à sa place initiale, je m'étira les membres un par un. Encore quelques minutes de repos et je reprendrais la route sous ce lourd soleil... enfin, c'est ce que je croyais. Provenant de mon dos, Sablaireau me mit en garde d'un danger imminent. Je me mis immédiatement d'aplombs sur mes appuis, l'ouïe aux aguets. En effet, je constata que quelque chose approchais, malgré le fait que je ne pu le distinguer. Seul le son cristallin d'une lame fendant l'air parvint à mes oreilles. L'ennemi possédait donc la capacité de voler.
Sablaireau
Mon ami - il ne cesse de répéter qu'il n'est pas mon maitre - leva sa main droite vers le ciel, ce qui signifiait que je ne devait intervenir qu'en cas d'urgence. Il détestait se servir de moi lorsqu'il portait son costume rouge, il préférait me préserver au maximum. Je détestais ces situations qui me donnaient l'impression de n'être qu'un spectateur à son spectacle. Il possédait cependant cette capacité à s'adapter à n'importe quel terrain, quelle que soit la situation. Et ces vallées ensablées ne faisaient pas exception. A bonne vitesse, l'Airmure repéré peu de temps avant volait en direction de mon compagnon. Par le biais d'un magnifique bond, celui ci esquiva le bec acéré à la dernière seconde. Cette danse sauvage dura encore quelques minutes, ce dont il avait l'habitude à force de la répéter.
A aucune de ses prises il n'eut à utiliser son drôle d'objet qui servait à capturer l'un des nôtres. Il répétait souvent que la confiance ne devait et ne pouvait s'acquérir par le biais de la technologie, mais uniquement par la patience et le temps. Personnellement, je ne me vois pas tomber en amitié avec sa console, ce qui n'a pas l'air d'être l'avis de Patron, son chef de clan. Il m'a expliqué à plus d'une reprise que si il n'avait pas possédé d'aussi bonnes qualités, cela aurait fait longtemps qu'il ne serais membre de son clan. De mon côté, c'est parce que j'ai fait équipe avec cet humain que je ne suis plus jamais retourné dans le mien.
Je continuais à observer le combat. Bien que je ne sache pas quoi, quelque chose clochait avec cet oiseau. Bien que son regard hurlait une haine profonde, il se calmait petit à petit. Ces réactions antagonistes furent compléter par la respiration saccadée et haletante de l'humain. Et je finis par comprendre : l'Airmure fatiguait mon ami, il gagnait du temps afin que la chaleur en est raison à sa place. Elle ne comprenait donc absolument rien, la cervelle de Poichigeon ! Je ne pouvais le laisser agoniser ainsi alors que le terrain se prêtait de moins en moins à sa condition physique. Je me mis à courir en sa direction sans aucune discrétion, ce qui lui valu un sursaut et un geste de sa main que j'ignorai. Je m'interposa entre lui et son assaillant qui se posa au sol à la simple vue de ma personne. Le bras de mon compagnon sombra dans le sable, suivi de la masse de son corps. Il me murmura un bref "Merci", comprenant que je venais sans doute de lui sauver la vie. Mais la bataille était loin d'être terminée. Il fallait que je fasse comprendre une chose importante à mon locuteur désormais. Et au plus vite.
Narrateur
A l'apogée de sa puissance, le soleil ne pouvait qu'observer les curieux évènements qui se déroulaient dans ce mystérieux désert. Se tenant face à face, un Sablaireau et un Airmure plongeaient leur regard dans celui de l'autre. Derrière le quadrupède reposait un jeune homme allongé, visage fatigué et face contre terre. Le volatile semblait être surpris qu'un Pokémon veuille à tout prix rester aux cotés d'un humain, et pire encore, lui sauver la vie. Pour toute réponse, l'animal couleur sable colla ses paupières l'une contre l'autre avant de se mettre en position de combat. Il savait que ses sens possédaient le même niveau que celui du jeune homme qu'il accompagnait, il ne serait donc pas en danger. Cependant, l'Airmure fit vibrer ses ailes, lui permettant de décoller ses serres du sol. Cela était loin d'être à son gout et il comptait bien le faire comprendre. C'est ainsi qu'il se précipita de manière foudroyante sur le Sablaireau... qui l'esquiva au dernier moment. Il réitéra ces mouvements plusieurs fois d'affilé, sans résultat. La boule d'épines le repérait par le son métallique que fournissait les ailes sur le coussin d'air, il savait qu'il ne pourrait être défait de cette façon.
Mais cette situation ne pouvait guère durer plus longtemps. Le Sablaireau découvrit son regard, laissant apercevoir une détermination glaciale. Ce que ne manqua pas l'oiseau qui commença à faire du sur-place. Son adversaire préparait quelque chose, il le sentait. Cette pensée se confirma par une attaque météore qui, malgré son déplacement soudain, le toucha de plein fouet. La belette du désert possédait des sens aiguisés et possédait de ce fait la capacité d'anticiper les mouvements du prédateur, qui percuta le sol avec violence.
Airmure
Je ne pouvais me résoudre à le croire. Comment ce simple traitre à son espèce pouvait-il me défaire avec autant de facilités ? Il n'aurait pas dû me mettre hors combat avec une attaque aussi banale alors que je suis le maitre de ces lieux. Ma tête pivota en sa direction : il s'occupait de l'humain comme s'il s'agissait de son frère, de l'un des siens. Il le soignait et le protégeait du mieux qu'il pouvait. La vue de cette contre nature ne me fut supportable que peu de temps. Déployant le peu de force qu'il me restait, je tenta de me redresser sur toute ma hauteur. La tentative échoua lamentablement. Leurs esquives répétitives commençaient donc déja à se ressentir. Mes ailes ne pourraient donc plus jamais glisser sur l'air brulant de mon territoire. Il allait me mettre dans l'une de ces maudites balles de capture à tout jamais. Allongeant mon cou dans cet océan doré, je me résigna finalement à accepter mon destin. Un hurlement profond et déchirant jailli de mon bec et je sombra dans la brume de Mushana (je l'ai entendu dire par un humain).
A mon réveil, quelle ne fut ma surprise de voir qu'aucune prison ne rodait autour de moi.. Bien au contraire, j'apercevais la beauté nocturne de mon domaine, quel que soit le coin où se posait mes pupilles. Seul un coin paraissait inhabituel : l'humain se reposait, adossé à un rocher de bonne taille me cachant de sa vue, le Sablaireau dormant à ses pieds. Ne voulant guère rester plus de temps en sa compagnie, je me posa sur mes deux serres avec plus de facilité que je ne l'espérais. A ce moment, un éclat de voix provenant de leur direction m'intima de ne plus bouger si je voulais recouvrer mes forces rapidement. Conseil que je m'empressai de ne pas écouter. Et mes pattes cédèrent à nouveau, sous le rire de mon geôlier. Se mettant en position debout, il franchit rapidement les rares mètres qui le séparait de moi. Pris de panique, je me débattis dans tous les sens, tentant de prendre la fuite dans un ultime effort vain. Ma tête se retourna dans sa direction et je croisa son regard avec surprise.
Entre ses deux mains jointes trônait une baie, mais je ne la remarqua que bien plus tard. Son compagnon l'aidait à transporter diverses fioles auquel je ne fit pas attention. Seule l'aura émanant du jeune garçon me fascinait. Je compris que toutes ces faiblesses représentaient sa force. Loin de lui l'idée de faire de moi l'un des siens, il ne faisait que voyager. Il ne pouvait donc pas savoir ce que je représentait auprès des autres humains. Il ne possédait pas la capacité de voir le monde extérieur de ses deux fentes mais du reste de ses sens. Il était aveugle de ses yeux et pourtant, je m'étais moi même laissé aveuglé par la haine. Vide est l'émotion qui ressortait de ses pupilles. Néant est la profondeur qui jaillissait de son regard. Blanc est la couleur qui représentait son âme.
One-Shot Pokemon : Porte-Bonheur - Spoiler:
Des larmes roulèrent sur ses joues rosies par la fraicheur nocturne. Jamais elle n'aurait su s'endormir dans cette folie humaine. Après pareille venue funeste, personne ne l'aurait supporté. Son regard plongea vaguement vers les cieux. Quant à sa main, elle se referma sur la petite boite à musique qui continuait à chantonner la berceuse qu'elle ne pourrait plus écouter de la même manière qu'auparavant. La touchant du bout de ses naseaux, Stormy tenta de la réconforter, ne serait-ce qu'un petit peu. Mais cette tentative demeura vaine, il était tout simplement trop tard.
Plus tôt dans la journée
- Allez, viens vite, on va finir par être en retard et rater le début de la course ! Dépêche toi, je veux être sur la ligne d'arrivée ! - Avant cela, il faudrait que tu sois sur la ligne de départ !
Terminant de pivoter la clef dans la serrure, sellant ainsi l'entrée de sa demeure, la jeune femme expira de soulagement. Après cette journée, elle n'entendrait plus jamais parlé de cette maudite course de vitesse à laquelle devait participer son protégé, son bébé. D'où venait-il, elle l'avait toujours ignorée et sans doute l'ignorerait-elle toujours. Elle savait juste qu'elle l'avait sorti de l'enfer de flammes d'un incendie, alors qu'il n'était encore qu'un nourrisson. Aucun autre corps ne fut retrouvé dans les décombres ce jour là, de telle manière que le mystère fut clos et mis sans suite. Ses pensées vagabondant au loin dans ses souvenirs, elle ne sentit pas la présence du petit jockey qui, profitant de la situation, lui fit faire un bond de sursaut.
- Même si ce n'est pas ta monture officielle, je te conseille de ménager ton Doduo. Sinon, tu risques de te retrouver avec deux heures d'avance et aucun moyen de retour. - Mais si on avance à ton rythme, je risque de rater le départ... Et ça, je ne veux pas !
Deux paires d'yeux s'élevèrent à l'unisson vers l'azur ensoleillé. Deux paires d'yeux qui, malgré ce désaccord, rayonnaient. La première semblait parler de fierté. Celle-là que seule une mère est apte à comprendre, à ressentir et à décrypter. Elle allait voir son protégé courir pour ses couleurs, avec le pokémon qu'elle avait entrainé depuis toutes ces années. Plus encore, elle serait témoin de l'apogée de son rêve à lui, celui de remporter ce grand prix qu'il convoite depuis tant de temps. Elle en était persuadée. Quant au second regard, on pouvait y lire l'appréhension et le stress d'une compétition approchant à grand pas. Car malgré l'adrénaline qui l'envahissait comme jamais auparavant, il doutait de ses compétences, il redoutait les futurs adversaires qu'il aurait à combattre pour la victoire. Il craignait d'échouer dans cette épreuve. Plongeant sa main dans sa poche, il sortit une petite boite à musique finement décorée qu'il considérait comme porte-bonheur. Ce talisman représentait d'ailleurs, à ses yeux, son seul véritable bien personnel. Sa mère lui contait régulièrement l'histoire de sa découverte dans les flammes ainsi que ce mystérieux coffret enfermé dans sa main.
- Finalement, tu as eu le dernier mot. Mais comme je t'ai averti, nous sommes arrivés avec une grande avance... Tu m'écoutes quand je te parle ? - Je vais me changer tout de suite ! Pendant ce temps, tu pourrais préparer Stormy s'il te plait ?
Sans même lui laisser le temps de rétorquer quoi que ce soit, l'enfant se retira vers les bâtiments réservés aux cavaliers, sa casaque rayée de noir et blanc sous le bras. Il savait que, s'il y avait bien un endroit où il pourrait écouter sa mélodie et retrouver son calme avant le moment fatidique, ce serait dans les vestiaires encore vides. Se doutant quelque peu des intentions réelles du garçon, elle s'attela à sa recommandation. Elle s'empara d'une pokéball à sa ceinture qu'elle envoya dans les airs, laissant apparaitre un Zeblitz. Celui ci secoua sa tête et observa les alentours. Que tout cela lui semblait étrange. À chaque nouvelle odeurs, ses naseaux se dilataient afin de mieux sentir. À chaque nouveau son, ses fines oreilles se bousculaient afin d'en découvrir la source. Elle le laissa ainsi durant une longue minute découvrir cet environnement insolite et finit par l'appeler pour le seller. Le zèbre, après être sur que le terrain ne cachait aucun danger, finit par rejoindre sa propriétaire dans un trot qui se voulait à couper le souffle. Sa musculature se mouvait harmonieusement au rythme de sa foulée. Son poulain était on ne peut plus prêt.
- Ça va bientôt commencer. Tiens, je te laisse ma boite à musique, qu'elle puisse me porter bonheur. - Pas de problèmes. Allez, passe moi ta jambe que tu puisses te mettre en selle. Et hop ! C'est bon, tu es bien installé ?
Hochant légèrement de la tête, le jockey fit part d'une réponse positive. Et il mena sa monture sur la pelouse, laissant son entraineur sur le bas côté. La course ne tarderait pas à commencer. Il pourrait enfin porter fièrement cette casaque aux couleurs de Stormy, les défendre contre tous les ennemis qui se présenteraient face à lui. Mais ce qui le motivait réellement était de démontrer que sa mère pouvait entrainer des champions. Se retournant dans sa selle, il lui fit un dernier signe et parti au petit galop vers le départ. Le cœur battant, la jeune femme ne pouvait plus que patienter le départ et espérer. Espérer la victoire de ses protégés, mais plus encore, espérer qu'ils ne leur arrivent rien durant ces deux milles mètres. Prenant le petit totem entre ses deux mains jointes, elle murmura quelques mots d'encouragements qui se volatilisèrent dans le brouhaha des tribunes. Et le départ fut enfin donné quelques minutes après. Une pluie battante commença à submerger le terrain. Elle repéra vite des stries se détacher du peloton. Ils prenaient la tête et avaient fermement l'intention de la garder.
- Allez, la dernière.... Non ! PHEN ! STORMY !
La scène qui venait de se dérouler sous ses yeux la glaça d'effroi. Alors que Stormy prenait son appel pour sauter la rivière, un éclair zigzaguant d'entre les nuages s'apprêtait à foudroyer le dôme des spectateurs. Cependant, le Zeblitz possédait, comme tous ses compatriotes de la même espèce que la sienne, la capacité d'attirer toute source d'électricité vers lui. Ce qui se produisit, faisant perdre l'équilibre du plané au couple, qui atterrit violemment dans la rivière. Et elle avait peur pour eux. Malgré cette sensation, son premier réflexe fut de courir en direction du drame. Elle espérait les retrouver en vie tous les deux. Elle priait pour qu'aucun autre coup de tonnerre ne vienne frapper à nouveau la terre.
À son arrivée, des équipes de secours prenaient déjà en charge le cavalier et sa monture. Haletante, elle s'approcha du groupe infirmier et de leurs patients. Par le biais de divers pokémons électriques, Stormy se déchargeait petit à petit de son trop plein d'énergie. Cependant, il n'en était pas de même du côté de son garçon. Le visage fermé des soigneurs en disait long sur son bambin. Celui ci, le sourire aux lèvres, paraissait serein. Son corps reposait allongé sur l'herbe humide, aux abords de la source d'eau. Ne pouvant guère retenir ses larmes, elle se précipita sur le corps inanimé de Phen. Reniant tout ce qui se passait autour d'elle, elle serra longuement son enfant habillé de noir et blanc. Il venait de réaliser son rêve à lui, il venait de réaliser son rêve à elle. Mais quelle contrepartie en échange ? Celui d'une vie sans aucun prix ?
Elle reposa son ange délicatement sur le sol, des larmes roulant sur ses joues rosie par la fraicheur nocturne. Stormy, lui tendant un objet dans sa bouche, frotta délicatement ses naseaux contre elle. Elle prit la petite boite qui, comme elle le comprit, était tombée de sa poche lors de sa course effrénée. Est ce que tout cela se serait déroulé si il avait gardé son porte bonheur sur lui ? Aurait-elle dût l'obliger à prendre ce grigri avec lui, avant qu'il ne parte sur le champs. Elle-même ignorait la réponse.
Elle ouvrit délicatement la boite à musique. Et la mélodie commença à retentir.
One-Shot Pokemon : La larme du Nord - Spoiler:
Il était une fois une jeune Maracachi qui vivait dans le royaume du Nord. Petite orpheline de son rang, elle avait été recueillie par nul autre que le bon roi de ce pays, le roi Blizzaroi. Celui ci régnait sur un une vaste étendue continuellement recouverte de neige l'année durant. Cet hiver éternel ne reflétait pourtant guère la chaleur qui se dégageait de ses habitants. Et la cactus ne faisait pas exception : elle aimait danser et chanter avec les autres. Cependant, elle commençait à faiblir, sans qu'elle n'en connaisse les raisons. Mais, ne voulant rien laisser paraitre au regard des autres, elle continuait à jouer normalement avec les autres pokémons de son âge.
Vint un jour où elle s'amusait dans l'immense palais de glace en compagnie de son meilleur ami, Polarhume. Ils faisaient ensemble un jeu de cache-cache et ce fut à son tour de chercher un refuge de passage. Maracachi trouva un endroit où la glace ne laissait pas passer la lumière et elle décida de s'y nicher. Mais les évènements qui s'en suivirent ne se déroulèrent guère comme elle l'avait prévu et elle commença à éternuer sans pouvoir s'arrêter. Le petit ourson, ayant terminé de compter, la retrouva facilement au bruit qu'elle produisait. Inquiété par son état, il l'attrapa par la main, l'emmenant auprès du le roi auquel il confia ses inquiétudes :
- Grand roi Blizzaroi, Maracachi n'a pas l'air d'aller bien. Elle éternue depuis tout à l'heure. Je pense qu'elle a attrapé un gros rhume.
- Attrapé un gros rhume ? Oh non, pourquoi faut-il que cela arrive maintenant ?, questionna t-il avec anxiété.
- Mais pourquoi ? Est ce que ça signifie quelque chose pour mon amie ?
- Oui, je le crains. Sa condition florale ne lui permettra pas de rester parmi nous plus longtemps, il lui faudra... Il lui faudra partir vers le soleil au plus vite...
À ces mots, le cœur de la jeune fille ne fit qu'un bond dans sa poitrine. Elle devrait donc partir vers d'autres horizons et laisser le pays qui l'avait accueilli et élevé durant ces jeunes années. Cette pensée lui tira une larme unique qui roula sur sa joue, celle-ci se congelant au fur et à mesure de sa course. La recueillant au rebord de son visage, elle l'offrit à Polarhume. Elle savait qu'elle ne le reverrait sans doute plus jamais et elle tenait à lui laisser un souvenir. Tout aussi immédiatement, son frère plaça le présent au bout de son museau, lui rendant ainsi hommage. C'est ainsi que, les yeux remplis de tristesse, elle se retourna et partit dans sa chambre plier bagage. Jamais, au grand jamais, elle n'oublierais sa famille d'accueil.
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Pas un jour de randonnée ne se déroulait sans qu'elle ne pense à ce qu'elle avait laissé derrière elle. Pourtant, elle avançait vers le Sud, là où le soleil faisait fondre la neige et vivre l'herbe tendre. Elle avait d'ailleurs depuis longtemps dépassé la frontière du Royaume du Nord, son éternuement disparaissant petit à petit. De ce fait, la vagabonde recouvrait à son rythme des forces nouvelles qui lui permettait d'aller là où son âme d'aventurière lui dicterait le chemin.
Après de jours de marche, la petite émeraude trouva enfin de la civilisation, en plein cœur d'une vaste étendue forestière. De sa position, elle observa les alentours d'un regard émerveillé. Quelques fins rayons matinaux traversaient les épais feuillages, éclairant de ci, de là des habitations en hauteur creusées dans l'écorce des arbres. Ceux ci étaient reliés entre eux par de solides ponts de lianes qui donnaient l'impression d'une harmonieuse toile. Le souffle léger du vent dans les feuilles et fleurs finissait de donner à l'ambiance locale un air apaisant. C'est ce qui décida finalement la voyageuse à poser ses bagages dans cette grande jungle.
Maracachi décida de faire le tour de son nouveau pays afin d'aller à la rencontre de nouveaux amis. C'est ainsi qu'elle croisa et commença à parler avec Herbizarre et Mélokrick. Autour d'une table bondée de baies qui lui étaient inconnues, elle leur expliqua les raisons de sa venue dans leur jungle et leur décrivit les Pokémons et la contrée qu'elle avait été obligé de laisser derrière elle. Tous deux touchés par le récit de la belle, ils la sommèrent de les suivre jusqu'à la Pyramide. Ce qu'elle accepta immédiatement dans le but de s'intégrer rapidement dans cette nouvelle famille. Le soir même, ils se mirent donc en route vers le palais dans un décor insolite à la lune qui continuait à émerveiller la cactus.
Après quelques temps de marche, elle aperçut enfin ce que ses nouveaux amis appelaient la Pyramide. Fière et majestueuse sous la lumière des étoiles, la structure à quatre arrêtes rayée de vert sapin et de blanc laiteux s'élevait haut vers le ciel, dépassant les plus hautes cimes alentours. Alors que le trio avançait vers les marches de celle-ci, le compositeur expliqua que les couleurs du bâtiment provenaient de la robe que revêtait l'Hôte lors des festivités annuelles. Ce qui assombrit le regard et stoppa brièvement la course d'Herbizarre, ce qui n'échappa guère à la cactus.
L'ascension, bien que longue, ne fut pas aussi éprouvante qu'elle le paraissait. C'est ainsi que Maracachi, précédée du duo, parvint à la plateforme du sommet. Bien que plongée dans le noir de la nuit, son regard furtif aperçut immédiatement vers une petite boule de poils verts surmontée de fines fleurs roses. Et, comme si elles se sentaient observées, de légères paupières crémeuses dévoilèrent des pupilles de jade. C'est ainsi qu'elle comprit que le pokémon qui se tenait devant elle ne pouvait être que le dénommé Hôte. Tous deux les yeux brillants de curiosité envers l'autre, ils se jaugèrent silencieusement durant une longue poignée de secondes. Le petit hérisson coupant cette douce connexion le premier, pivota sa tête vers le quadrupède à la fleur unique. Ressentant une gêne certaine émaner de son nouvel ami, la fille venue du Nord se dirigea en sa direction et posa sa main sur son flanc en signe de réconfort. Relevant son menton, elle croisa les yeux emplis de surprise de l'Hôte. L'instinct de la fille traversa alors ses lèvres, demandant quel malaise régnait en ces lieux. Intimant à l'assemblée le silence et l'écoute d'un sourire très léger, l'orateur entama.
- Il y a certains choix plus difficiles à faire que d'autres. Herbizarre, en décidant de se métamorphoser ce printemps ci, a renoncé à vivre à mes côtés. Bien que je respecte sa décision, lui a l'air de la regretter. Je ne lui ne veux pas pourtant, car moi même l'aurait fait en pensant à l'avenir. Voyez-vous, les jeunes Bulbizarres uniquement possèdent en leur bulbe un pollen assez spécial. Ce pollen a la capacité de donner des ailes annonciatrices à n'importe quel Shaymin de lignée royale. C'est donc par ce biais que j'annonce l'arrivée de divers évènements tel que la saison des pluies ou des amours. Et il se trouve que nous sommes à la veille de de la fête de la danse et du chant. Mais je lui suis déjà tellement reconnaissant pour tout ce qu'il a déjà sacrifié ! Je suis prêt à mon tour à sacrifier ce vingt-cinq décembre, que mon peuple puisse honorer son évolution vers l'âge adulte. Jamais je ne pourrais t'en vouloir, mon ami.
À ces mots qui résonnèrent Sincérité auprès de l'aurore, Shaymin quitta le petit piédestal et partit se blottir dans les épaisses feuilles du pokémon graine. La mélodie sereine qui se dégageait des deux êtres fit verser une larme à Maracachi. Ce qu'elle désirait plus que tout désormais était de redonner l'espoir à ces pokémons plantes et de voir renaitre le chant, la danse, la joie dans l'âme de ces habitants qu'elle considérait comme sa nouvelle famille. Elle décrocha la fleur rouge trônant au sommet de son oreille gauche et la mit à hauteur de sa poitrine, la serrant ainsi contre son cœur. L'une des perles salées se déroba alors de sa joue et vint se déposer en plein milieu des pétales, se mêlant à la rosée du matin. Ses mains relâchèrent la douce pression florale et déposèrent ce morceau d'elle même sur le pelage duveteux de Shaymin, qui se mit à scintiller. Le jour commença à se lever.
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Provenant de la Pyramide, une petite mélodie retentit dans toute la foret. Reconnaissant immédiatement cet air célèbre, les chanteurs Pijako et Rondoudou s'y précipitèrent à grande hâte. Les suivant de très près, les danseuses Lockpin et Kirlia partageaient déjà une chorégraphie avec le public. Quant à Apitrini et Migalos, ils se mirent à fabriquer entre les arbres un grand nombre d'arches de toile et de miel luisant au soleil. Tous les Pokémons de type plante mirent à profit leurs capacités pour créer des chutes de fleurs et de feuilles colorées. Et bien d'autres encore s'activaient pour ces préparatifs tandis que le soleil continuait doucement, mais surement sa course vers le zénith, qui finit par arriver. À ce moment, la douce musique du matin se transforma en un chant festif ponctué de sons entrainants. Tous les pokémons de la jungle dansaient et chantaient à leurs rythmes joyeux.
Parmi eux, une petite cactus agitait ses bras avec entrain, produisant un son qui attirait les enfants sensibles à son charme. Soudain, des feuilles tombèrent sur sa nuque et ses épaules. Son regard s'éleva en direction des hauteurs, croisant avec bonheur le regard émeraude de celui avec qui elle partageait sa vie depuis de nombreuses années désormais . Jamais d'ailleurs elle n'oublierait leur première rencontre, cette aurore où elle lui avait offert l'une des choses qui lui était le plus précieux au monde. Jamais elle n'oublierait la fusion entre l'Hôte et cette fleur de rubis qui en découla. Ce vingt-cinq Décembre représentait bien plus pour Maracachi et Shaymin qu'une fête où l'on oublie ses soucis.
Cette journée symbolisait un soleil éternel d'espoir, un monde illuminé par l'amour porté à autrui. Elle était le plus cadeau du ciel que pouvait recevoir une étoile égarée dans un océan.
Cette fête portait le nom de Noël.
One-shot IE Go : Frères de cœur - Spoiler:
Match ou entrainement, il aurait fallu être aveugle pour comprendre qu'il ne faisait guère la différence entre les deux. C'est peut être d'ailleurs cette hargne qui m'a marqué en premier lieu. Cette passion ardente dans son regard qui aurait été capable de faire fondre les légers flocons voletant dans son sillage. Ses mouvements rapides et précis, tous dirigés vers l'attaque. Cette passion qui se dégage de ses tirs. Une aura qui clame haut et fort sa passion pour le football, tout simplement.
Cela faisait déjà un moment que je l'observais. Il n'était certes pas le plus fort de son équipe, mais j'avais senti dès le premier regard son potentiel, mais surtout son amour pour le ballon rond. Un amour du jeu qui ne demandait qu'à s'épanouir sous cette ombre menaçante nommée "Cinquième Secteur", bien qu'Hakuren (collège Alpin) soit encore épargné de celle-ci. Comment en était ce arrivé là, je l'ignore. Qu'il est loin le temps ou la liberté d'expression était Reine de ce sport. Aujourd'hui, rares sont les matchs dont on ne connais guère l'issue, bien qu'il me semble qu'un vent provenant de Tokyo commence à balayer cette menace. Cette promesse emplies de lueurs d'espoirs qui commence à laisser transparaitre des bourgeons prêts à éclore sous une nouvelle aurore. Cet attaquant en faisait parti. ---
- Reste concentré et tout te réussira. Allez, pause bien méritée. - Bien, Coach.
Le sourire aux lèvres, il se posa à même le sol, faisant fi de la neige qui le saupoudrait. Il faut avouer que la séance fut bien éreintante, mais ce jeune était bien plus motivé encore. Depuis quelques jours, je lui donnais des leçons particulières auxquelles mon intransigeance aurait déjà découragé bons nombres d'aspirants footballeurs. Mais lui venait avec grand entrain, me devançant régulièrement sur l'heure du rendez-vous. Jamais je n'avais connu quelqu'un d'aussi consciencieux auparavant, exception faite de l'un de mes anciens camarades de jeu... Non, deux en fait ! Mais comment ai-je pu passer à coté de cette ressemblance, de ce style, tout cela si flagrant ? - Mhh ? Tout va bien Coach ? Vous voulez que nous nous en arrêtions là ?
Un choc m'ayant percuté de plein fouet et qui a réussi à me faire brièvement vaciller. Reprenant rapidement mes esprits, je vint m'installer à ses cotés. Il pouvait sentir le malaise qu'il venait d'éveiller en moi, c'était certain ! Voilant mes pupilles, j'inspirai profondément une grande rasade de l'air glace ambiant avant de l'expirer en douceur. Je répéta ce mouvement plusieurs fois de suite, ce qui eut pour effet de me rasséréner. Je me décida enfin à rassurer son regard qui se voulait inquiet, sans succès immédiat. Une question franchie alors subitement mes lèvres : - Dis moi, que représente pour toi la défense dans une équipe ?
Malgré une surprise non-feinte, il me répondit tout aussi rapidement : - Avant que vous n'veniez à moi, je croyais que ça servait à rien. Mais maintenant, je sais que l'équilibre et la confiance sont les bases d'une équipe.
Une réponse qui me convenait parfaitement et qui me confortait dans ma première impression. Un bourgeon qui s'épanouira dans l'adversité, une phénix qui portera les flamme de l'espoir. Tel un vieux réflexe que l'on aurait sorti du grenier, ma main prit instinctivement la direction de ses cheveux. Contact qui le fit sursauter de prime abord avant de faire étinceler les turquoises qui lui servait à observer le monde. Sans doute venait-il de comprendre que je le considérais désormais comme un petit frère de cœur ? ---
Le vent soufflait plus fort qu'à l'habitude ce matin, faisant voler de gros flocons sombres en son sein. Le blizzard fort épais ne permettait guère de voir l'autre bout du terrain. Je l'entendis malgré tout arriver, dribblant sur le sol glacé, contre le vent. Un mois venait pourtant de s'écouler depuis notre rencontre et sa détermination n'avait malgré tout aucunement flanchée. Au contraire, la difficulté ne faisait que sublimer sa motivation. Arrivé à ma hauteur, il stoppa prestement sa course et leva son visage épanoui vers le mien. - Bonjour. Alors, quel est le programme d'aujourd'hui ? - Avec ce temps, des exercices basiques sur une période courte suffiront. Ok ?
Il acquiesça doucement, certainement déçu de ne pouvoir en faire plus pour cet entrainement. Mais le ciel ne présageait rien de bon pour l'heure qui approchait.
Malgré les conditions rudes, tout se déroulait bien, aidant mon disciple dans les rares difficultés qu'il rencontrait. Depuis que nous avions commencé ces rencontres secrètes, son réel potentiel avait commencé à bien germer. Son niveau technique approchait dangereusement celui que je possédais durant ma jeunesse, de même pour la puissance de ses tirs et la hargne de sa défense. Hier encore, il avait réussi à me subtiliser le ballon, ce qui lui aurait été impossible au tout début. Ce garçon réussissait à m'impressionner chaque jour un peu plus ! Et j'étais certain qu'il possédait en lui la force et la capacité de me doubler.
Même si la neige s'était arrêtée de tomber, le vent continuait à souffler d'imposants nuages noirs alors que nous terminions les étirements de fin de séance. Nous ne disions mot, le silence suffisait amplement à nous comprendre. Mais celui ci fut soudainement brisé par un son qui résonnait comme Terreur en moi. Ce que je redoutais était finalement arrivé. Me recroquevillant sous le tonnerre qui commençait à se déverser dans le ciel telle une avalanche meurtrière, mes paupières se fermèrent brusquement et mes poumons se vidèrent dans un hurlement. Le temps ne peut effacer une douleur. Un son, un seul. Ancré profondément en moi malgré les années, défigurant mon âme à vie. Une abîme qui ne s'est jamais refermée, une faiblesse éternelle qui va contre mon gré.
Et des bras rassurants qui m'enlacent. Je sursaute à ce contact, croisant son visage qui se voulait rassurant. Rien ne pouvait m'arriver à moi, l'adulte. Et c'est l'enfant qui me le faisait comprendre. Je ne pouvais cependant retenir mes larmes. De peur ou de joie, de détresse ou d'émotion, je ne sais réellement. Il est juste certain que je me suis littéralement laisse tomber dans ses bras. Je n'étais pas seul, nous n'étions pas seuls. Ma main plongea dans ses cheveux de jais et attira son visage contre mon épaule. Et plus rien autour de nous. Ni le ciel zébré d'éclats effrayants, ni ce vent de mauvais augure, ni cette neige sombre et froide. Seulement nous deux, un coach et son élève, des frères de cœur. - Coach, vous avez déjà tant fait pour moi. A moi maintenant de vous aider, même pour quelques minutes.
Une perle salée s'échappa du coin de mon œil. Des paroles qui m'atteignirent tout simplement en plein cœur. Je resserra mon étreinte alors que notre bulle nous protégeait une nouvelle fois d'un éclair. - Sache que jamais je ne t'abandonnerai, Yukimura, tu peux me croire. ---
Le lendemain : - Shirou Fubuki (Shawn Frost), vous n'êtes désormais plus le coach de l'équipe d'Haruken (collège Alpin).
Dernière édition par Umi Hune le Ven 7 Déc - 21:44, édité 1 fois |
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Invité | Sujet: Re: Petits One-Shots d'une Vague Ven 7 Déc - 21:42 | |
| One-Shot IE (présence d'un personnage de Go) : Un jour, nos chemins se croiseront de nouveau - Spoiler:
Son regard d'un bleu vif brillait intensément. Entre ses deux petites mains trônait ce qu'il désirait ardemment depuis quelques temps : un ballon de football. Le petit garçon remercia chaleureusement ses parents avant de courir en direction de l’extérieur. Sans les prévenir. Il avait hâte de jouer avec le cadeau de ses quatre ans.
Dansant au rythme de ses pas, ses longs cheveux blonds chutaient en cascade dans son dos. Il vagabondait dans la ville, comme s'il patientait gentiment un événement. Ce qui est justement le cas. Il avait entendu dire que la caravane Inazuma devait rentrer au collège dans la journée. Il attendait désormais le signal pour se montrer.
Bien que maladroitement, il s'amusait à bouger en harmonie avec sa nouvelle sphère de cuir. Un coup à droite, un coup à gauche. C’était sa première chorégraphie et il aimait ça. Puis une idée lui traversa l'esprit. S'il essayait de tirer dedans, pour faire comme les monsieurs qui passaient à la télévision ? Ce qu'il s'empressa de faire avec entrain. Sans faire attention aux deux primaires qui affluaient dans son dos.
Alors qu'une légère brume se levait, ses pieds le menèrent aux cotés d'un petit terrain extérieur entoure d'arbres massifs. Un parc sans doute destiné aux enfants pensait-il. Il commençait à dépasser cette zone lorsque son ouïe fine capta des éclats de voix soudains. Pleurs et rires mauvais. Sans chercher à comprendre plus que de raison, il laissa son instinct prendre les mouvements. Demi-tour. Accélération.
Les deux derniers venus venaient de lui prendre la balle. Sa balle ! Il leur réclama sur une note de pitié. Mais ils ne l’écoutaient pas. Pire, ils rigolaient ouvertement de cette agonie. "Ce n'est pas un sport de fillettes" raillaient-ils. Choc. Peur. Colère. Il baissa son menton, de légers cheveux roses voilant ses deux petits saphirs larmoyants. Le brouillard se fit de plus en plus épais tandis qu'une paralysie le pris soudainement.
Deux mots seulement. Et pourtant, ils venaient de résonner d'une manière incroyable dans ce silence vaporeux, immobile. Tout en s'approchant du petit groupe, il rejeta sa chevelure dorée d'un geste désinvolte de la main. Car s'il y avait bien une chose qui le répugnait, c’était ce style d'injustice. S'en prendre à plus faible que soi, par le biais de ce sport qui plus est ! Lui-même avait compris ce que représentait cette erreur que bien trop récemment. Et à ses propres dépends.
Claquement de doigts. La pression qui le bloquait se volatilisa aussi subitement qu'elle était apparu, lui faisait perdre l’équilibre sur le coup. Pourtant, une main le retint dans sa chute. Contrairement aux deux autres qu'il devinait à terre par leurs gémissements. Les yeux toujours embués, il ne pouvait percevoir correctement cette scène qui soulevait en lui bon nombres de questions.
Le ballon récupéré à son pied, il se positionna au coté de l'enfant. Sa main droite se déposa sur le torse de celui-ci tandis que la gauche remettait l'horloge temporelle en marche, chassant l’épais nuage terrestre par la même occasion. Une satisfaction se dessina lorsque la vision de ces voyous tombant à même le sol percuta sa rétine. Au moins, ils ne recommenceraient pas de sitôt. Reprenant un air plus doux, il se retourna vers le petit garçon et s'agenouilla à sa hauteur.
Sa respiration se voulait encore un peu irrégulière. Pourtant, un calme olympien l'envahit lorsque son regard fut happé par les yeux bruns de l'adolescent. Timidement, il tendit sa main dans sa direction. Lui frôla la joue. Avant de l'y déposer complètement avec la douceur d'un enfant de son age. Sans que son sauveur ne sourcille. Le jeunot ne pu s’empêcher d'esquisser un petit sourire.
Un contact innocent sur sa peau qui déclencha un frisson léger sur son visage. Toucher auquel il répondit, glissant sa paume avec délicatesse au niveau de la nuque de celui qui lui faisait face. Des petites couettes qu'il n'avait aperçu vinrent lui chatouiller ses longs doigts. Léger moment de surprise avant d’étirer de nouveau ses lèvres. Ainsi, tous deux étaient similaires sur ce point. Pensée qui, sans qu'il ne vienne à s'en rendre compte, lui vola une perle au gout sale.
Sensation aérienne sur sa menotte. Imperceptible pour une personne lambda, et pourtant bien réelle. Il l'enleva de l’épiderme avant de passer doucement son index sous l’œil noisette de cet inconnu qu'il aimait bien. Le voir pleurer lui faisait un peu mal dans sa poitrine. Ça le rendait triste. Et il voulait à tout prix lui effacer ce signe de chagrin.
Il fut surpris de sentir cette larme unique disparaitre au frottement candide de la main de l'enfant. Lui même ne l'avait pas senti rouler le long de son visage. Attendri par ce geste, il rapprocha gentiment l’ingénu au plus près de lui. Et cala son fin menton sur l’épaule de ce dernier. Une sorte de remerciement silencieux, à sa manière. Ce qui ne l’empêcha d'avoir un léger sursaut lorsque deux bras vinrent l'enlacer à son tour.
Sa beauté extérieure, il s'en moquait. Il était gentil, et c'est tout ce qui lui importait. C'est pour cette raison qu'il n'avait pu se retenir de lui faire un câlin, lui faire comprendre qu'il l’appréciait. Il demeura ainsi une longue poignée de secondes avant de relâcher cette douce pression. Et de mêler de nouveau ses pupilles azures à celles de celui qui semblait être déchu du monde des anges.
Leurs yeux connectaient leurs esprits de façon cristalline. Il le sentait, il le vivait. Pourtant, il coupa celle-ci pour déposer son regard sur le ballon. Le prenant au creux de sa main, il le tendit à son propriétaire d'origine. Le visage de ce dernier, observant brièvement l'objet, s’éclaira vivement. Un enchantement dont il avait connaissance, l'image de son premier match s'invitant dans ses pensées, dans une belle nostalgie.
Son cadeau d'anniversaire ! C’était pour le lui rendre que le blond avait fait tout ça. Il se saisit de la balle tandis que ses lèvres fendaient son ovale comme jamais auparavant. Reprenant le contact visuel, il lui fit comprendre qu'il était on ne peut plus heureux. Et extrêmement reconnaissant. Il allait s'en retourner lorsqu'une idée lui vint. S’éloignant un petit peu du garçon, il déposa la sphère au sol avant de taper dedans.
Se redressant de toute sa hauteur, il s’apprêtait à repartir lorsque qu'un léger choc typique se fit entendre. Pivotant sur lui même, il vit que quelque chose roulait doucement dans sa direction. Il ne put cacher un certain enchantement. Il voulait qu'il soit son compagnon de jeu ? Qu'il en soit donc ainsi. Interceptant le globe du pied, il se dirigea en trottinant vers ce jeune compagnon de jeu.
Courir après le ballon, il adorait. Là était pourtant son baptême du jeu. Sans doute la passion de l'adolescent ou ses nombreux encouragements y étaient-ils pour quelque chose ? Quoi qu'il en soit, cette communication autour de l'objet sphérique le combla bien plus qu'il n'aurait pu l’espérer. Tel un rêve qui ne s’arrête pas, infini.
- Kirino ? Kirino, ou es tu ? Tout le corps du concerne se figea tandis que se tête virevolta en direction de la voix qui s’élevait. Il pouvait sentir que sa mère s’inquiétait. Et il sentait la peur d'une punition monter en lui. Comme ayant senti le malaise naitre chez son partenaire aux cheveux roses, l'ange ramassa la balle et s'approcha, faisant glisser son doigt sur la joue de ce dernier. Un geste qui se voulait encourageant, rassurant. Une main chétive s'y accrocha immédiatement. Si ce lien pouvait le rassurer, il l'accompagnerait jusqu'à ses parents. Et leur expliquerait ce qu'il s’était déroulé.
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- Merci beaucoup pour l'avoir défendu ! Pour te remercier, voudrais-tu rester diner avec nous, Afuro ? - Merci Madame, mais on m'attend. Je suis désole.
Et, se mettant à genoux vers Kirino dans un sourire sincère : - Prend soin de ce ballon et fais bien attention à toi, jeune footballeur. Tu me ressembles beaucoup et je suis certain que l'on se reverra un jour.
Sur ces paroles, il plongea son visage dans les petites mèches roses et l’enlaça. Réponse de l'enfant qui passa à son tour ses bras dans les cheveux dores d'Afuro.
Oui, leurs chemins se croiseraient de nouveau un jour.
One-Shot IE : Pour l’éternité - Spoiler:
Sans arriver à trouver le sommeil, la jeune fille tournait et se retournait sans cesse sous sa couverture. Non pas que la fatigue ne l'habitait pas. Bien au contraire, elle aurait tout donné pour pouvoir clore ses paupières. Mais rien. Juste une profonde angoisse. Cette angoisse qui la tenait éveillée. Celle de ne pouvoir rouvrir un jour les yeux. Celle de voir disparaitre à jamais son âme, les âmes de ses proches. A cette pensée, les battements de son cœur s'affolèrent. Elle ne pouvait demeurer allongée, il lui fallait bouger au plus vite. Ce qu'elle fit, sortant de son appartement avec discrétion, ne voulant pas réveiller et, par extension, inquiéter celui qu'elle considérait comme son père.
Ses cheveux teintés de lilas dansaient au rythme de ses pas tandis qu'elle vagabondait dans les rues de Tokyo. Celles-ci se voulaient d'ailleurs bien désertes, comme si elles étaient capables de lire dans l'esprit de la jeune fille. Sa marche se voulait des plus lentes, des plus apaisantes. Pourtant, c'était loin d'être le cas en son for intérieur. Tempête de pensées qui faisaient tanguer son esprit fragile. La fin du monde, hein ? Elle désirait du plus profond d'elle même que ce ne soit qu'une rumeur, une légende urbaine. Mais son autre moitié ne voyait pas les choses ainsi. Déjà l'Apocalypse la faisait sombrer au plus profond des ténèbres. Sans aucun retour en arrière possible.
Elle continuait à se perdre aléatoirement au gré des carrefours. Stoppant sa course à l'un d'entre eux, plongeant sa main gantée dans la poche de sa veste d'hiver. Le vingt Décembre, comme chaque année, tombait toujours en hiver dans l‘hémisphère Nord. Et celui-ci était particulièrement rude, il faut l'avouer. Cependant, elle ne tremblait pas. Ou tout du moins, pas de froid. Elle attrapa son portable pour jeter un coup d'œil à l'heure. Vingt-trois heures et quarante-deux minutes. Ses sourcils se froncèrent sous le coup d'une certaine tristesse. Le temps ne se comptait désormais plus que par minutes. Sans qu'elle ne comprenne elle-même pourquoi, son réflexe premier fut de mettre une alarme pour l'heure fatidique. Elle remit son cellulaire à sa place initiale avant de continuer sa route, la peur l'habitant un peu plus à chaque seconde.
Elle sentait la pression sanguine augmenter au rythme de son pouls. Aucune possibilité de calmer son cœur, sa respiration. Ses sens la quittait peu à peu. Ce qui n'empêcha cependant pas ses oreilles de percevoir un éclat de voix familier. Celle-ci l'interpellait lui semble t-il. Relevant son regard qui balayait le chemin, elle observa les alentours. Elle était sur un pont. En contrebas, une rivière qui coulait proche d'un terrain de football. Sur ce dernier, une personne lui faisant signe. Son regard s'illumina lorsqu'elle reconnut Tobitaka Seiya. Son pas se faisant un peu plus enjoué, elle se dirigea dans sa direction.
Aux dernières nouvelles, il était vingt-trois heures cinquante-cinq. Tous deux étaient assis cote à cote sur l'herbe de la pente, à observer les rares étoiles visibles de la capitale japonaise. C'est que les lumières de la ville dissipaient les teintes nocturnes. Apparemment, le défenseur d'Inazuma Japan n'avait pas réussi lui non plus à trouver le sommeil à cause de cette histoire. Évidemment, il avait choisi de se changer les idées avec cette passion qui l'avait sauvé : le ballon rond. Il lui avait raconté que, s'il venait à disparaitre, il ne voulait rien regretter de ses actes. Regretter... Un mot qui la fit tiquer. Son regard se détourna des yeux sombres de son locuteur pour survoler l'océan qui les surplombaient. Qu'est ce qu'elle aurait à regretter si elle venait à disparaitre ? A cette question, seul l'expression "Beaucoup de choses" lui vint à l'esprit. Une perle salée se détacha de sa glande lacrymale, roulant sur sa joue, avant de disparaitre... contre un frottement ?
Sursautant à ce contact, ses pupilles plongèrent dans celles du champion du monde. Malgré son sourire, il paraissait un peu inquiet pour elle. Ce qui lui arracha de nouveau une larme. Unique. Dans une telle situation, il avait encore le réflexe de garder ses lèvres étirées vers le positif, de penser au bien des autres. Comme dans une impulsion, elle se laissa tomber dans les bras de ce dernier. Quitte à ne rien regretter, autant aller jusqu'au bout. Ce dernier installa délicatement la tête de Fuyuka sur ses genoux avant de passer doucement sa main dans sa longue chevelure prune, comme pour la rassurer. "Tout ira bien" semblait-il lui faire comprendre.
Ne rien regretter, hein ? Dans sa poitrine retentissait quelque chose qu'elle n'avait jamais ressenti auparavant. Profiter du dernier instant donné ? Ainsi devrait-elle aller au devant de sa propre nature ? Un peu hésitante, elle lia ses mains à l'arrière de la nuque du garçon, rapprochant son front contre le sien. Comme s'il s'était attendu à une réaction de ce type de sa part, comme s'il patientait désormais autre chose, il voila ses paupières tout en déposant sa main sur l'une des joues rafraichies de la jeune fille. Timidement, elle déposa un baiser sur le front du jeune homme. Puis sur le bout de son nez. Finalement, dans un geste timoré, elle scella ses lèvres à celles de Tobitaka. Une poignée de secondes. Juste une petite poignée de secondes. Que tous deux savourèrent sans modération aucune.
La sonnerie de portable retentit. Minuit pile. Comme glissant à travers le ciel, des sortes de flocons vinrent se déposer sur la totalité de la ville, s'immisçant au travers des portes fermées à double tour et des portes hermétiques. De la neige ? De la cendre ? Des pétales de fleurs ? Qu'importe ce que cela représentait. C'était beau à voir, c'était doux au toucher. Un poison ravageur, mais apaisant. Et au milieu de cette beauté visuelle, jonché sur une butte, un couple nouveau mais serein, uni par leurs mains liées. Heureux pour l'éternité.
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| Petits One-Shots d'une Vague | |
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