Je me sens si faible, depuis ses deux mois que j'ai passé sans toi, sans te voir ni pouvoir te parler. Tout ça est arrivé sans que je ne puisse l'arrêter, maintenant je ne sais plus quoi faire. Ses deux mois  ont fini par me faire espérer que tu te réveilles de ce coma... Mais il y a une semaine l'hôpital a prévenu que c'était fini. Si seulement j'avais pu... faire quelque chose. Rien que le fait de ne plus t'avoir près de moi me détruis profondément. Sans que je puisse le contrôler, mes larmes recommencèrent à couler le long de mes joues. Je me mordais la lèvre inférieur pour contenir un sanglot, après tout j'étais en train d'écouter Rainbow. Depuis ces sept jours, j'ai eu de la visite presque chaque jour. Mais actuellement je suis seule et j'y repense...

- Re'... Ca va ?
- Je te rappellerais.. Rainbow..

C'est tout ce que je parvins à dire dans mon état, je raccrochais, laissant les mots de mon amie sans réponse. Mon bras chuta jusqu'à pendre lamentablement dans le vide, je devenais peu à peu vide d'âme... Mes forces me lâchaient plus rapidement, la fatigue s'accumulait et je ne mangeais plus beaucoup. Tout ce que je faisais été de pleurer, me cloître dans ma chambre ou sécher les cours. A quoi être une rebelle me servait-il si mon meilleur rival n'était plus là... ? Est-ce que je pourrais vraiment le qualifier de rival ? Surtout après la nuit que nous avions passée. Il était le seul à avoir volé mon cœur, maintenant qu'il est parti, que suis-je censée faire ?

- Pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt...

Un léger rire sonnant faux sortit d'entre mes lèvres, cela faisait longtemps d'ailleurs... Je retrouvais alors assez de vitalité pour relever mon bras, essuyant mes yeux. Il me fallait me dépêcher, connaissant mon amie, elle s'inquiéterait et appellerait les autres. Je retirais ma robe-pyjama, la laissant glisser le long de mon corps. Il me fallait des vêtements, qu'importe, je n'aurais pas à me soucier réellement de ce que les gens penseraient de moi... Alors je pris une robe, rouge terne, celle qui avait pourtant une beauté lorsqu'il m'avait complimenté. Tout ce que je possédais me rappelais Haruya. J'étais peut-être folle mais actuellement j'avais l'impression que ma vie tombait en morceau, ce serait donc ça l'amour... Telle une arme à double tranchant, il offre une joie limitée pour une tristesse infinie. Maintenant, j'en revenais même à penser à ma prof de français, elle serait fière de cette phrase selon elle magnifique. J'enfilais mes chaussures pour me relever ensuite, plus déterminée que jamais.

- Attends-moi encore un peu.. Haruya j'arrive.

Après avoir dit ça, je m'avançais vers la porte de ma chambre, jeta un rapide coup d'oeil à mon téléphone. Je n'en aurais pas besoin là où j'irais. Oui, j'étais décidée à le faire et personne ne pourrait m'en empêcher. Je n'avais pas peur, je ne me sentais pas emplie de culpabilité. Pourtant je devrais, j'allais mourir. Mes amies le découvriraient après, elles l'apprendraient peut-être par la presse qui sait... Je finis par prendre les clés de mon appartement, un sac dans lequel j'y glissais un couteau de cuisine. C'était la seule arme me permettant d'arriver à mes fins, aujourd'hui...

Jetant un dernier regard à ma chambre, je souris en murmurant un «  J'y vais... ». Je le faisais tout les jours avant cet événement... Pourquoi m'as-tu sauvé Haruya... ? J'aurais préféré mourir à ta place, ça aurait été la meilleure chose à faire. Je me demande si tu réagirais comme moi, Haruya. De là où tu es tu dois me trouver bien faible et pathétique mais sans toi, je ne sais pas ce que je peux faire. Je dois juste prier pour que de l'autre côté nous soyons enfin ensemble. Mais Dieu acceptera t-il cela après que je n'ai jamais fait attention à lui ? Ce serait bien trop beau.

Je franchis la porte, la refermant derrière moi pour ensuite mettre la clé dans ce sac, je tirais le zip pour le fermer, si quelqu'un venait à voir cette arme aussi futile soit-elle, j'aurais des ennuis. Et pour mon dernier jour, je ne voulais pas m'en faire. J'allais les voir, avant de me laisser aller. Je leur devais bien cela après tout ce qu'elles avaient fait pour embellir ma vie si morose. D'ailleurs je savais exactement où les trouver. Comme tout les samedis, elles devraient s'entraîner au football peu loin de l'endroit où je me trouvais. Après ça je serais libre.

J'avançais très rapidement dans la rue, suivant le trottoir. En arrivant en face d'elles je ne serais pas quoi dire mais, il fallait que je les vois ! J'entendis alors des frappes, des cris et de légers rires. Mon cœur se serrait, ma marche ralentie mais, je ne devais pas laisser le regret me hanter. J'étais à présent sortie de la ville, le terrain vert s'offrait à moi, j'avais l'impression qu'il avait changé... Pourquoi.. ?

- RE' !!! Cria la jeune fille aux cheveux arc en ciel.

Je ne l'avais pas vu venir, Rainbow, la plus jeune de notre petit groupe si soudé... Elle m'entoura de ses bras, ne voulant plus me lâcher. Je la serrais légèrement pour la repousser tout aussi doucement. Mon attitude l'avait évidemment choqué, ce n'était pas ordinaire. En même temps cette journée ne serait pas ordinaire. J'esquissais un faible sourire, regardant vers la gauche. Les quatre autres filles s'étaient rassemblées et avaient grimpé la pente pour être à quelques mètres de moi. Je ne pouvais pas reculer, mon corps était à présent figé, refusant de faire autre chose que de trembler et de me demander de rester. Comme s'il savait ce qui lui attendait...

- Tu vas bien ? Souffla la cadette, toujours inquiète.
- Oui... Rainbow...

Je souriais alors avant que la chevelure argentée de ma meilleure amie ne vienne me bloquer la vue. Elle était en train de m'enlacer, je dus me retenir, serrant mes poings pour garder un visage impassible. C'était dur, vraiment dur et la culpabilité commençait à me ronger alors, dans un élan je rompus ce contact. La repoussant plus violemment, je reculais d'un pas puis d'un autre pour maintenir une distance entre nous. Miku et Fuyu qui n'avaient pas bougé regardaient la scène, choquées. Emphy malgré elle adoptait une expression tourmentée, je lisais clairement de la tristesse dans ses magnifiques orbes vaironnes. Si je restais, mon plan tomberait. Je me retournais alors, mes mèches dissimulaient parfaitement mon visage.

- Je...vous...remercie... d'avoir été là... tout ce temps.... Mais... c'est finis...
- Re...mon... ? Articulait Emphy, difficilement.
- Merci... vraiment... Je tournais alors mon visage de moitié, leur offrant un sourire. Adieu les amies, je vous aime.,,, vraiment

Une larme malgré ma volonté perla au creux de mon œil, s'écoulant alors que je m'éloignais très rapidement. Je courrais sans me retourner, sachant que si je le faisais j'éclaterais en sanglot, je m'excuserais et reprendrais une vie monotone et triste. Dans ma course, je déviais mon regard, apercevant les silhouettes entouraient Emphy, une Rainbow tomber au sol et une vague de sentiments négatifs les gagnaient. Tout cela par ma faute. Si seulement j'avais pu entendre leurs derniers mots...

« - Même si je ne suis pas liée, je refuse ça...
- Putain merde... C'pas vrai pourquoi ?! Bougez vous là !
- Re'... Re'...
- On devrait l'arrêter... Ces derniers mots..., je ne veux pas partir sur un adieu.
- C'est un jour vraiment mauvais, le climat refroidit... »

Je souffle, ma respiration est haletante, j'ai trop couru... Il fait froid, alors qu'au début le ciel était bleu, les nuages ont pris le dessus. Mais, ces détails sont futiles. Je longe la rue où je suis, la tête baissée et mes mains frictionnant mes bras. Une robe, les passants me regardaient, me dévisageaient et certains avaient ce regard obscène qui actuellement m'effrayait. Je me sentais si faible, si petite et inutile, mes jambes tremblaient alors que d'habitude j'étais si fière, fière et forte. Rebelle à souhait, souriant toujours et lançant des répliques pour me faire obéir mais maintenant, cette facette avait disparu. Je ne restais pas plus longtemps là, bientôt j'aperçus l'entrée de cet endroit où tout finirait, où j'allais le rejoindre. Je trottinais alors, ayant l'impression que quelqu'un me poursuivrait si je m'arrêtais maintenant, qu'on m'empêcherait d'arriver à mes fins et, je ne permettrais pas ça. Mais pour ça je ne devais pas me tourner, je savais que mes amies n'allaient pas attendre calmement, assises dans un fauteuil avec du pop-corn et m'incitaient à continuer sur cette lancée.

Je poussais la grille, rentrant dans le cimetière qui était vide à cette heure-ci, mon regard le vérifia pendant que je prenais de plus grandes bouffées d'air, j'avais peur mais, une certaine excitation me prenait plus que la peur en elle même. De légers flocons avaient commencé à chuter, lentement mais nombreux, ils tombaient tous au sol, sur les marbres des tombes, moi je continuais sur ma lancée, regardant chaque nom même si je savais où il était. Une croix blanche apparut enfin dans mon champ de vision, blanche comme cette neige qui tombait. Des fleurs étaient posées à son pied, son nom était inscrit suivit d'une date. 1996-2013. Bientôt moi aussi je serais enterrée ici... Secouant ma tête de droite à gauche, je tirais la fermeture éclair de mon sac et sortit l'arme brillante. Ce ne serait plus long, je tendis mon bras, serrant le manche du couteau pour glousser bruyamment. Des sueurs me gagnaient, je sentais mon corps tremblait et mes jambes me lâchaient. Alors pour épargner cela, je tournais le couteau dans ma main de sorte à ce que la lame se pointe vers moi. Je fermais mes yeux, souriant faiblement.

- J'y vais..

D'un coup vif, je rabattis mon bras en ma direction, le couteau s'enfonça dans ma peau facilement, le vêtement que j'avais mis n'était pas une grosse épaisseur et me laissa passer sans difficultés. Mon ventre me tordait à présent alors que je retirais le couteau, péniblement en sentant un liquide s'échappait de ma blessure, en grande quantité. Ma vue se brouilla immédiatement après ça, mes jambes me firent tomber au sol pendant que je m'écrasais. Je n'avais pas réussi à bouger mes bras, je n'avais pas prévu cette chute... ni cette douleur qui me tiraillait et me faisait crier faiblement, je ne voulais pas être secourue alors je gesticulais en réussissant à me tourner pour me mettre sur le dos et, regarder le ciel une dernière fois. Mes yeux étaient vidés de sentiments, des larmes coulèrent involontairement pendant que je serrais mes dents. Je devrais être heureuse alors pourquoi ? Pourquoi j'avais si mal... ? Physiquement le sang coulait, je le savais, je le sentais et, je n'allais pas tarder à m'éteindre pourtant, ce n'était pas ça qui me faisait mal. C'était la culpabilité qui avait grandit et hantait ma tête. La vision de ma vie m'apparaissait clairement, les larmes de toutes mes amies, de mon cousin... Ca me faisait mal mais, ça s'éteindrait bientôt...

Dis, Haruya si tu pouvais me parler comment me trouverais-tu ? Minable ? Pitoyable ? Mais ça m'est égal, j'ai vécu ce que je devais vivre... Et merde, c'était pas ça ! C'était ça que tu voulais que je comprenne ? Pourquoi ! Pourquoi simplement maintenant je le comprends ?! Il est trop tard... C'est égoïste, tu es mort mais je devais vivre, quelle idiote ! Et merde.. ma conscience... je n'arrive plus à réfléchir... ni à voir... Si seulement, je pouvais tout recommencer... pour exaucer ta volonté...

- Remon...
- ...

Fuusuke regardait sa cousine, allongée dans ce lit d'hôpital, silencieuse elle ne bougeait pas. Les yeux clos, on entendait seulement le bruit de sa respiration, les machines un peu plus loin faisaient toutes ce bruit qui signifiait que son coeur battait encore, que son état était stabilisé mais pour peu de temps encore... Assis, il passa ses mains dans sa chevelure neige pour se tenir la tête, et dire qu'il n'avait rien pu faire... La culpabilité le rongeait.

Des pas de course se faisaient entendre dans le couloir, la porte s'ouvrit brusquement pour laisser un garçon rentrer. Reprenant sa respiration, son regard observa toute la pièce avant de se poser sur le lit blanc, il remonta ses yeux pour voir sa chevelure blonde. Il s'approcha rapidement, appuyant ses bras sur le matelas tandis qu'il se penchait au dessus de son visage.

- Hey, la blondasse !
- ...
- Allez ouvre tes yeux, j'te parle là !
- …
- Elle est pas drôle ta blague, c'est bon arrête de faire la morte... Hey... Remon !
- C'est inutile...Haruya.. Souffla son rival, calmement. Les médecins ont dit qu'elle ne se réveillerait...probablement pas. Emphy est sortie pour digérer la nouvelle... Elle reviendra bientôt. Il s'arrêta pour le regarder sérieusement. C'est fini.. Haruya.

Suite à cette révélation, le roux releva son visage, n'y croyant pas il regardait son ami qui avait la tête baissée. Nagumo rit légèrement, un rire qui sonnait faux, il ne voulait pas y croire, reportant son regard vers la jeune fille pour s'approcher de son visage puis effleurer ses lèvres froides. Un rire moqueur se fit entendre dans la salle tandis qu'il se redressait, cherchant d'où il venait. Il regarda son ami qui hocha positivement la tête, ils étaient deux à l'avoir entendu.

- Hi hi hi... Souffla une voix, amusée
- Très drôle, c'est quoi encore ? Un fantôme ? Dit Nagumo, ironiquement.
- Le coup du baiser du Prince Charmant, c'est dépassé ! Comme si ça pouvait marcher hi hi !
- T'as finit d'rire ?! Montre toi un peu qu'on échange les rôles !
- Puisque tu me le demandes si gentiment je ne vais pas te le refuser ♪

Fuusuke arquait un sourcil, il ne comprenait pas d'où provenait cette voix, un humain ? Cela n'avait pas l'air d'être le cas. Le rire se fit un peu plus sonore tandis qu'un tourbillon apparut contre le plafond, minuscule mais pourtant bien existant. Le roux bondit en arrière, armant ses poings devant son visage, il n'avait jamais vu un tel truc et s'attendait au pire.

Du tourbillon, une petite lumière blanche sortit et vola dans la pièce avant d'éclater et de laisser apparaître une petite fille ailée. Elle était vêtue de blanc, ses ailes semblables à celles d'un papillon, sa chevelure chocolatée faisait bien sa taille, lui arrivant dans le bas des jambes tandis que ses yeux onyx laissaient apercevoir une lueur  de malice. Elle s'approcha du visage de l'endormie en tournant autour avant de s'arrêter.

- Eh ben, il ne lui reste que deux heures à vivre comme c'est triste hi hi ♪
- Qu.. ?
- Tu plaisantes toi ? ! Et d'abord t'es quoi, un jouet bon marché ?
- Un jouet.. ? Mais où tu as été éduqué toi ! Je suis une fée ça se voit pourtant ! Et tu devrais être un peu plus gentil si tu veux qu'elle vive.
- Quoi ?!
- Que veux-tu dire par là... « fée » ? Demanda calmement le nacré

La brunette s'envola pour se poser sur l'épaule du plus calme, elle croisa ses bras et ses jambes après avoir donné un coup dans ses cheveux. Une sorte de poudre se dispersa dans l'air tandis qu'elle ne disait rien. Le roux s'énervait, il n'aimait pas vraiment attendre tout le contraire du cousin qui patientait même s'il avait rapidement envie de savoir le fin mot de ses paroles.

- Je suis une fée du temps et, la vie de cette fille va s'éteindre à la fin de cette journée. Ses brûlures vont la faire souffrir et elle en périra. C'est une chance qu'elle ne soit pas déjà passé de l'autre côté d'ailleurs !
- Je vois..
- Attends ! Fuusuke tu vas pas la croire ! Haruya força un rire C'est bon on a compris ! C'est qu'une blague les fées n'existent p-
- Si vous ne me croyez pas elle mourra. Coupa t-elle.

Cette remarque eut pour effet de créer un silence dans la salle. Une goutte de sueur coula le long de la joue du roux tandis que son ami croisait ses bras, regardant un point invisible au sol. Ce qu'il se passait était tellement improbable qu'ils avaient du mal à y croire même si c'était la réalité. Les regardant tour à tour, la fée finit par prendre une mine sérieuse.

- Bien je pense que je peux vous expliquer la suite, vous n'avez pas le choix après tout... Elle toussota un instant pour qu'ils acquiescent. Comme je vous l'ai dit je suis une fée du temps, par conséquence je peux le remonter selon ma volonté. Je vais vous ramener dans le passé, ne vous en faites pas vos vous du passé ne seront plus là car il n'y a qu'une seule personne qui puisse être là au même endroit. Une fois dans le passé vous devrez empêcher sa mort, vous n'avez qu'une unique chance alors ne la perdez pas. Si vous y arrivez tout ceci ne sera qu'un mauvais souvenir mais dans le cas contraire elle sera belle et bien morte.
- C'est tout... ? Dit Fuusuke en haussant un sourcil.
- Rien de plus simple ! Maintenant qu'on sait ce qu'il s'est passé il suffit qu'elle ne s'approche pas de ce lieu !
- Non, ce ne sera pas si simple. Souffla t-elle Elle va remonter aussi le temps et, sera tentée d'aller à ce lieu, elle voudra y aller pour abstraite raison alors ne la lâchez pas.  Je vous emmène soixante et onze heures dans le passé.
- Ce serait plus simple de dire trois jours la p'tite ~

Sans répondre, la brune se mit à voler, elle lâchait des nuées de poudre jusqu'à ce que les trois personnes de la salle se mettent à briller d'une lueur opale. Juste avant que les garçons ne partent dans le passé le nacré donna un coup de coude dans le ventre de son ami «  Je t'interdis de la retoucher.  ». Nagumo n'eut pas le temps de répondre que la salle disparue, ils étaient comme dans le vide, du bleu nuit partout autour d'eux, aucune porte juste des étoiles fluorescentes qui flottaient par ci par là

- Ne restez pas arrêtés sur la ligne du temps ! Suivez-moi !

Le roux grogna tandis que son meilleur ami s'avançait en tête, s'il y avait un moyen de la sauver, ils n'hésiteraient pas. La fée les conduit dans le noir, les pressant dans des cris et des menaces censés être effrayantes. Après de longues minutes, une lumière intense s'apercevait un peu plus loin, derrière une paroi bleue. Elle s'arrêta, se tournant vers eux en pointant la chose.

- Empruntez cette sortie, soixante onze heures dans le passé. Vous n'avez qu'une chance alors écoutez bien je vais vous le répé...-

Elle ne finit pas sa phrase en les voyant tout les deux courir vers la lumière dorée. Poussant un léger grognement, elle commençait à devenir translucide. En les apercevant disparaître, elle afficha un sourire un peu plus sincère tandis que l'endroit entier allait se briser et commençait à devenir instable. Le sol tremblait pendant qu'elle fermait ses paupières et souffla quelques dernières paroles.

- Bonne chance... Humains stupides.

~☼~

- Putain fait noir ! Allume la lumière là !
- Tu m'écrases Haruya... Et est ce qu'il y a de la lumière au moins...
- La traîtresse de fée ! Elle nous a envoyé en enfer, j'vais me la faire celle là !

Se débattant tant bien que mal, Nagumo finit par rouler sur le côté pour soulager le nacré qui était écrasé sous lui. Ce dernier se redressait légèrement pour reprendre son souffle et jetait un regard noir à son rival. Après ça, il observa la pièce sombre dans laquelle ils étaient, elle lui rappelait quelque chose de familier... C'est quand la porte s'ouvrit et que la lumière vint à s'allumer qu'il se souvint où ils étaient.

- Mais qu'est ce que vous fichez vous deux ?! Il est presque l'heure d'aller en cours là ! Même si ça me fait plus que chier d'y aller...

En entendant cette voix, les deux garçons tournèrent immédiatement leur regard vers la personne. Ils se figèrent un instant avant de se lever et dans un même élan ils l'enlacèrent sans qu'elle n'ait le temps d'esquiver. Haruya venait de ranger sa fierté pour la serrer un peu plus, vérifiant qu'il ne rêvait pas et son cousin faisait de même, soulagé qu'elle ne soit pas une illusion.

La jeune fille les regardait, haussant les sourcils sous l'incompréhension de la scène. Elle avait manqué un épisode ? Fidèle à elle même, elle repoussa le roux presque violemment, son cousin fut épargné -probablement car ils étaient de la même famille-. Ledit roux râla mais n'ajouta rien, entre eux c'était toujours la même chose et puis, il était bien trop joyeux pour gâcher ce moment.

- Remon, reste ici aujourd'hui. Nous trois ne bougerons pas de la journée... Déclara son cousin

L'adolescent aux orbes dorées fixa la pendule au dessus de la porte, elle indiquait 08 h 11, l'incident était arrivé à 15 h 05. Il restait assez de temps pour qu'ils puissent arrêter cette tragédie. Bien qu'il se croyait toujours en plein rêve, Haruya devait croire en cette possibilité que ce soit la réalité et qu'elle ne meurt pas.

Croisant ses bras, la jeune fille restait perplexe, elle retira son sac de son épaule, soupirant avant de lâcher la lanière et de laisser tomber au sol son cartable. Une journée de moins de cours, elle n'allait pas s'en plaindre. Même si elle n'y comprenait rien, elle ne refuserait pas ce choix. Pour une fois que son cousin lui autorisait cela... Elle hocha alors positivement sa tête mais un détail la dérangeait tout de même.

- Humph... C'est pas le bon jour, c'est le jour juste avant les vac's... Puis ça voudra dire qu'à la rentrée on se fera encore défoncer par la vieille. Les devoirs qu'on devra rattraper...

La blondinette lâcha un soupir, s'abaissant pour rattraper son sac mais, à ce moment Fuusuke était arrivé en face d'elle, posant ses mains sur ses épaules. Elle sursauta, croisant alors son regard qui était bien trop sérieux qu'il la déstabilisa. Elle n'arrivait pas à comprendre le pourquoi du comment et cela commençait à l'agacer.

- Fuus'.. ?
- Remon. J'irais au lycée mais, quoi qu'il arrive reste avec l'allumette et ne sort pas d'ici. Compris ?
- D'acc..ord

L'albinos tourna ensuite sa tête pour fixer longuement son ami aux cheveux rubis. Il hocha alors de la tête, lui montrant bien qu'il avait tout compris. C'était une lourde tache mais, entre eux deux ça avait toujours été des coups comme ça alors cela ne l'avait pas étonné. Fuusuke se releva, se dirigeant vers son bureau pour y attraper son sac, il le remplit avec quelques cahiers puis se dirigea vers la porte pour la franchir, jetant un dernier regard vers sa cousine. Elle était bien envie, du moins actuellement et il plaçait ses espoirs en son rival... La situation était plutôt amusante malgré qu'elle pourrait prendre une tournure dramatique dans quelques heures. Il cessa ses pensées pour rejoindre le couloir puis, sortir pour disparaître de la maison.

Dès l'instant où il ne fut plus là, le rouquin sauta sur la jeune fille comme un prédateur et il se retrouva vite allongé de tout son long sur elle sans qu'elle n'ait pu faire quelque chose. Après tout, si son cousin n'était plus là, pourquoi elle ferait sa comédienne en prétendant le détester ? Cela n'avait plus de sens. Elle se contenta de passer ses mains dans sa chevelure rouge, cherchant à lui faire comprendre qu'il commençait à peser. A la place d'une action, il glissait ses bras autour de sa taille pour la serrer bien plus fort, humant son odeur corporelle.

- Ha.. Haruya tu me fais mal.. !
- Tu m'as manqué... Laisse-moi profiter..
- Non mais tu plaisantes ?! On a passé la nuit dans le même lit, c'est que pendant quelques minutes que tu m'as quitté, juste le temps que je m'habille ! Alors laisse-moi respirer la tulipe !

Grognant, il finit par desserrer son étreinte pour se redresser, étant à califourchon sur elle. Il voyait clairement sa mine boudeuse voir énervée, sourcils froncés et joues gonflées mais, ainsi elle était vraiment mignonne... Sauf que ce n'était pas le moment d'être admiratif, il devait essayer de lui faire savoir à quel point elle risquait cher si elle sortait. Il plaqua alors ses mains de chaque côté de son visage pour se rapprocher de sa tête, prenant un air sérieux.

- Remon, fais ce que le glaçon t'a dit... Je peux pas vraiment te dire qu'une fée est venue t'a en quelques sortes ressuscité tu me croiras pas alors j'ai eu une idée...~
- Une..idée... ?
- Cette après-midi, on s'amusera... ou pourquoi pas tout de suite ? ~ Comme ça tu ne bougeras pas d'ici ~

Sur ces mots et sur un sourire pervers, il glissa l'une de ses mains vers son chemisier, commençant à déboutonner les premiers boutons du haut. Il colla alors son bassin à celui de sa partenaire, la faisant réagir automatiquement et avoir un violent sursaut. Quand il rapprocha sa tête de sa cou pour l'embrasser, il eut un mauvais coup.. Remon n'avait pas l'air totalement consentante, elle venait de placer sa main sur son menton pour la lever vers le plafond, le faisant ainsi arrêter l'activité qu'il s'apprêtait de démarrer.

- Ha-ru-ya... Articula t-elle très lentement
- Hum ?
- BOUGE !

Elle avait crié ce seul mot avant de se redresser, repliant ses jambes pour pouvoir récupérer leur mobilité puis, elle en lança une dans son ventre pour calmer ces hardeurs. Elle profita qu'il ne soit immobilisé, se tenant le ventre sous la douleur pour se relever et épousseter son vêtement. Elle se tourna ensuite pour s'appuyer dans l'encadrement de la porte et lui sourire narquoisement.

- Haruya je te l'ai déjà dit.... On ne commencera jamais à le faire le matin... ~
- Putain Remon... T'as intérêt à courir vite..
- Hips...

Remon ne se fit pas prier, elle s'élança dans le couloir pour courir, manquant de trébucher à cause de sa vitesse. Derrière elle, Haruya s'était rapidement relevé pour la poursuivre. Un sourire gagnait son visage, il était sûr que cet événement ne se reproduirait pas, il ferait tout pour et ne la laisserait pas tomber. Il l'avait promis à Fuusuke, il se le promettait à lui même tout comme à elle.

Jamais elle ne mourrait, du moins il l'espérait...