Pour demeurer ainsi deux ou trois ans sans jamais me confesser, il fallait bien que je l'aime ! Ainsi j'avais gardé sa confiance pur et pouvait toujours m'y accrocher – c'était là le côté égoïste de la chose – sans qu'il n'y ai de doute sur mes intentions. Parce que, ce n'est pas sous prétexte que je me suis remarqué quelques sentiments déplacés que je n'avais plus les geste d'un meilleur ami normal. En faite, la seule différence demeurait dans ma frustration et cet aveux que j'avais finis par me faire à moi-même devant l'évidence ; Ce n'était pas que passager, ce mal là. Depuis, je me posais au moins une fois par semaine la question suivante : Ichirouta, à quand le coming-out ? Pas à mon père, pas à toute l'équipe, au moins à mon ami le plus proche ? Il méritait cet éclaircissement là et je méritait moi-même de me libérer de la pression de ce secret. De plus, cela m'aiderais peut être à tâter le terrain quand à sa réaction si, éventuellement, je venais à tout lui cracher. Mais, chaque semaine ... Je me trouvais des excuses : Il est inutile de sortir du placard lorsqu'on n'est même pas sur de son orientation! Et puis, quel idée de dévoiler le secret de ses hésitations, même sans citer de nom, cela le rendrait sans doute méfiant ! Et je ne voulais pas ça, n'est ce pas ? Non. On avait tellement d'autres chats à fouetter, comme toujours, depuis deux ou trois ans. Je n'en voyais plus la maudite fin.

Puis, comme ça, une nuit durant, après avoir passé des mois à la recherche d'une solution miracle, l'idée d'un aveux différé, dans une lettre par exemple, m'a semblé s'imposer comme la meilleur à prendre. Ce serait en moins, déjà, la pression de son regard distrait. Mais là encore, ça ne me laissait pas convaincu. Cela paraissait facile, voilà tout. Qu'est ce que je pouvais bien y raconter ? N'étais-ce même pas trop étrange ? Puéril ? Ridicule ? Il me fallait un avis pour l'affirmer mais de nouveau, j'étais seul.

Il y eu une autre nuit durant la quelle je m'en suis rendu malade, des feuilles et de l'encre jetées dans la corbeille de mon bureau lorsque que je n'avais pas un clavier sous les doigts, puis d'autres jours, passés sur internet à me gaver de témoignages et à boire la luxure de vidéo aux quelles je pouvais accéder, des débats plus au moins poussés sur le sujet qui fâche. Et finalement, lorsqu'elle eu tant mûrit qu'elle était prête à me tomber toute seule des lèvres, ma disgrâce trouva une oreille confidente.

C'était Kurohime qui avait subit les frais de cette pression et mon agacement rendu par la solitude, à son comble, l'avait figé lorsque j'avais finit par le lâcher, comme un bloc de béton, non sans avoir vérifier furtivement que personne ne tendait l'oreille dans notre direction.

« Je suis gay. »

C'était tombé comme ça, l'air de rien, en pleine conversation ayant pour thème Mademoiselle Machin et Miss Chose, qui partageaient la classe de Monsieur UnTel, et pour une première fois, ce n'était pas mal que cela se soit passé sans plus de fioritures, sans longues et hésitantes introduction, du type « J'aimerais te parler de quelque chose de solennel », je ne l'avais pas fait patienter en lui priant, au bord du changement d'avis, de me laisser trouver mes mots. Après tout, cela ne la regardait pas tout à fait, elle n'était qu'une attention dont j'avais grandement besoin, un moyen de tirer le sujet si jamais un jour grande nécessite il y avait, comme par exemple dans le cas où je me déciderait à faire sauter les cadenas du secret « Endou Mamoru » ! Si seulement, ça aussi, j'aurais à l'avouer. Disons, au moins beaucoup plus tard, c'était là ce qui était prévu.

Mais elle m'avait surpris par une bien étrange réaction – pas plus étrange qu'elle-même, soit-il dit – qui m'avait fait écarter les paupières si violemment que je du presque réprimer un sursaut ;

« Mais c'est génial ! »

J'avais du omettre son fanatisme pour les mangas de type yaoi en me confessant. Erreur fatale ! Mais elle ne pouvait plus le prendre avec dégoût et cela avait un côté assez rassurant. La discutions précédente n'avait déjà plus aucune importance.

« Q-Quoi ?! » Hoquetais-je sur l'instant, avec des yeux toujours aussi rond que des billes. « Mais, non ! »
« Alors, c'est quoi ton type de garçon ? » M'ignorait-elle complètement.
« Euh. J'en sais rien ? » Dis-je en me dépeignant peu à peu de ma surprise pour en venir à un accablement apaisé.
« Plutôt sportif, non ? »
« Je dirais plutôt optimiste et rassurant. »
« Ah ! Un peu comme Endou-Kun ? »
« Oui, un peu comme End... »

Grillé. J'étais définitivement et royalement grillé. Un aveux qui se ferait plus tard, avais-je dis ? J'en rirais jaune. Les tentatives de réussite d'une parade était maigre, mais sur la défensive, je ne réfléchis pas qu'il était peut être un avantage pour moi que mon amie l'ai deviner toute seule.

« Hey, attends un peu, pourquoi comme Endou ?! » Me rattrapais-je en montant d'un ton, ce que je regretta assez vite en vue des regards interrogateur que je fit tourner dans notre direction.
« Et bien, quoi, il est optimiste et rassurant, non ? »
« Oui mais ... »
« Laisse tomber, ça se voit comme le nez au milieu de la figure. » Se moqua Kurohime.

Alors que je plia la nuque sous le poids de l'évidence, elle me tapota amicalement le bord de l'épaule. C'est plus au moins à ce moment là que j'ai compris qu'il ne valait plus la peine d'en débattre, seulement il n'y avait pas que ça qui me tétanisait ; C'était si flagrant que ça ? Cette prise de conscience m'envoyait l'idée qu'Endou comme tout les autres auraient parfaitement pu remarquer mes regards à mon meilleur ami. En disaient-ils vraiment autant ? C'était précisément cette idée m’horrifia pendant quelques longues minutes avant que je ne me rende stupidement compte que, si cela avait été le cas, sans doute l'objet de mes convoitises ne m'approcherait-il plus de la même manière. Or, il semblait toujours aussi insouciant, quel soulagement !

« Mais alors dis-moi ... » Repris-je en m'adressant à ma confidente aux cheveux noirs, me rendant de nouveau compte d'un détail. « ... Tu le savais depuis le début ? »
« Ça faisait un moment que je me doutais ton homosexualité, oui. » Répondit-elle, tout sourire.

Je la fixa avec des yeux d'un vide volontairement insistant. Je n'étais pas sûr de savoir comment le prendre ! Et comment une telle annonce pouvait-elle l'émoustiller comme ça ? Elle était diabolique, elle n'avait décidément aucune compassion pour un ami s'étant arraché le palais à essayer de faire son coming-out. Cependant, au fond, je m'en fichais un peu. La charge était soudainement bien moins lourde à porter. Je soufflai et sourit sous l'effet d'un cœur plus léger. La tête droite, les pupilles fixées sur l'horizon qui plaçait le décor de cette scène juste devant le Lycée Inazuma, à la sortie des cours.

« Kazemaru ? » Je tourna la tête dans la direction de mon interlocutrice, semblant avoir repris un peu de sérieux ; Pour preuve, elle m'avait appelé par mon nom. « Ça me fait plaisir que tu me l'ai dit à moi. »

Pour toute réponse, je lui offrit une mine davantage rayonnante.
C'était tellement facile, finalement.