Sept heures. Le réveil sonne dans un appartement New-Yorkais. Une jeune fille aux cheveux verts se retourne et s’enfonce dans sa couette, espérant oublier ce bruit assourdissant et se rendormir tranquillement.
-Cassie ! Debout !Le cri de sa mère parvient aux oreilles de la demoiselle. Comme chaque matin maman. Oui, c’était le réveil habituel de la jeune fille depuis des années. D’abord, le réveil la tirait de son sommeil avec un bruit strident, puis sa mère prenait le relais en lui criant pratiquement dessus qu’il fallait qu’elle se lève. Comment être de bonne humeur après ça ? Mystère.
C’est en rouspétant que la jeune fille se leva difficilement, comme si son lit voulait la retenir pour l’éternité. Enfin… Ce serait cette excuse qu’elle sortirait si jamais elle se retrouve en retard pour les cours. Encore un peu dans les vapes, la demoiselle se faufila dans la salle de bain pour se préparer avec toujours en arrière fond sonore les cris de sa mère, lui disant de se dépêcher si elle ne souhaitait pas être en retard. Après s’être lavée et habillée, Cassie descendit à la cuisine pour prendre son déjeuner. Suivant ensuite sa mère dans la voiture, la demoiselle remarqua le sac de voyage trainant sur les sièges arrière du véhicule.
-Tu pars en voyage ?La voix de la demoiselle était détachée, habituer à cette situation. Pourtant sa mère ne se démonta pas.
-Oh, non chérie. J’avais seulement plus de dossiers à transporter. Et ce sac était parfait pour ça.Des dossiers… Faisant semblant de la croire, la demoiselle mit ses écouteurs pour écouter tranquillement sa musique, loin des supposés mensonges de sa mère. Les trajets en voiture à New-York sont souvent plus longs que les trajets à pied. Pourtant, Cassie préférait ce moyen de locomotion. Elle pouvait ainsi s’endormir tranquillement pendant vingt bonnes minutes, sans que personne n’y trouve à redire.
Arrivant au lycée, la jeune fille salua sa mère et se prépara mentalement à passer une journée ennuyeuse. Franchement, les études très peu pour elle. La demoiselle avait besoin d’espace, pas de rester enfermée avec d’autres élèves à écouter le cours d’un vieux monsieur qui avait dû faire la guerre 14. Ravalant son envie de fuir au plus profond d’elle-même, elle rejoignit ses amis pour une longue journée de souffrance.
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-Enfin finie.S’étirant sur sa chaise, la jeune fille se leva prestement sous le regard amusé d’une de ses amies.
-Alors Cassie, tu comptes faire quoi cet après-midi ?-Euh… J’vais me regarder quelques films d’horreurs je pense. Et ensuite j’irais sur le balcon quand il fera nuit. Comme d’habitude quoi.Les jeunes filles se souriaient. Oui, c’était vraiment le programme habituel de Cassie. Une routine qu’elle s’était instauré depuis l’âge de 13 ans. Arrivant devant le lycée, la demoiselle fut étonnée de ne pas voir la voiture de sa mère.
Surement en retard.-Tu veux qu’on te raccompagne chez toi ?-Nan nan, t’inquiètes. Je vais marcher un peu. On se revoit jeudi.Souriante, la demoiselle se détourna de son amie et commença à marcher pour retourner chez elle. La vie des piétons à New-York n’était pas des plus agréables. Les gens se bousculaient, parlaient trop fort. Cassie avait vite perdue son sourire et n’espérait plus qu’une chose : Rentrer chez elle et prendre un bon bain.
Arriver devant son immeuble, la demoiselle prit l’ascenseur pour atteindre son appartement. Pourtant, rien ne pouvait la préparer à ça. Quand les portes s’ouvrirent sur son vestibule, elle eut la douloureuse surprise de voir celui-ci vide. Ne comprenant pas, elle regarda le bouton sur lequel elle avait appuyé pour vérifier si elle avait atterris chez elle.
Pas de doute. Mais qu’est-ce qui se passe ? S’engouffrant dans son chez elle, Cassie vit que le salon était également vide, ainsi que la cuisine, la salle à manger, la chambre de ses parents. Ne comprenant plus rien, la demoiselle grimpa en quatrième vitesse pour atteindre sa chambre. Même ici, le vide c’était installé. Pourtant, Cassie remarqua un sac sur le sol, accompagné d’un bout de papier et de son ordi portable.
Le même sac que dans la voiture de maman.Se précipitant sur celui-ci, elle l’ouvrit pour découvrir des vêtements, des chaussures et un billet d’avion pour le Japon où le décollage avait lieu dans la soirée.
Décontenancée, elle attrapa le bout de papier, sur lequel elle distingua l’écriture soignée de sa génitrice. N’y croyant pas, elle relut, relut encore, jusqu’à ce que les mots dansent devant ses yeux.
Impossible… Ce n’est pas possible. Elle n’a pas pu faire ça. Pas elle…. Jetant la lettre au sol, la jeune fille prit le sac de voyage, son ordinateur ainsi que l’enveloppe d’argent situé à côté de celui-ci. Se relevant, elle partit sans demander son reste. Furieuse, elle siffla un taxi et se rendit à l’aéroport à son bord. Tout était fini, il ne lui restait que cette possibilité.
L’attente fut longue après qu’elle eut validé son passeport et son billet d’avion. Ainsi, elle avait réfléchi à sa situation. Et une seule pensée s’imposer à elle lorsqu’elle monta dans l’avion, en première classe.
Je te déteste ma maman. Je te déteste du plus profond de mon âme.Alors que la demoiselle s’envolait en direction du Japon, la lettre était toujours sur le sol de son ancien appartement. On pouvait alors distinguer les phrases laissées.
Chère Cassie.
Comme tu l’as remarquée, l’appartement est vide. J’ai fait en sorte que le déménagement se déroule lors de ta journée de cours la plus charger.
Le sac que tu as vu ce matin n’était pas pour moi mais pour toi. Pour ma part j’ai pris toutes les affaires utiles.
Je suis partie. Et pour ne pas que tu te sentes seule, un billet d’avion pour le Japon se trouve sur ton ordinateur portable. Tu iras chez tes grands-parents. Tu vivras là-bas dorénavant.
Même si c’est dur, tu vas devoir quitter tes amis. Tu pourras leur envoyer un e-mail lorsque tu seras au Japon. Pas avant.
Ne crois pas que je fais cela par pur plaisir. Je t’expliquerais surement plus tard. Quand tu auras grandi.
Je te souhaite bon voyage ma chérie.
Ta maman.